Denis Jacquat est l’un de ces députés discrets, qui privilégie l’expertise aux éclats médiatiques. Réélu sans faillir député de la Moselle depuis 1986, il s’est fait une spécialité du lourd dossier des retraites. À tel point d’ailleurs, qu’on lui a confié l’animation d’un groupe de travail à l’Assemblée nationale sur le sujet, en vue de la réforme de fin d’année. Et ce n’est pas tout : la primature l’a chargé de rendre un rapport sur l’éducation thérapeutique, qui devrait devenir une réalité dès la promulgation du décret HPST s’y rapportant. Cette actualité foisonnante de celui qui fut, avant d’être ce parlementaire chevronné, médecin ORL, méritait une rencontre aux Asclépiades1, en mars dernier. Sur l’éducation thérapeutique, le député écoute, avant de rendre ses conclusions : « Nous avons six mois devant nous avant de rendre nos conclusions. Pour le moment nous auditionnons. » Comme base de travail, le député peut compter sur le rapport du Dr Xavier Bertrand sur l’éducation thérapeutique, et sur ce qu’en dit la loi HPST. Faisant fi de toute polémique sur le financement de l’éducation thérapeutique, Denis Jacquat préfère dans un premier temps faire établir un état des lieux : « Il faut prendre en compte les différents acteurs en présence, à savoir les associations de patients, l’industrie et l’État. Et il ne faut exclure personne ! » Face au risque d’enlisement, comparable à celui qu’a connu en son temps la formation médicale continue (FMC), Denis Jacquat a pris date « pour une intégration de l’éducation thérapeutique dans le prochain PLFSS ». Sur la réforme des retraites, le député de Moselle semble moins serein : « Je suis pour la recherche d’un consensus sur le sujet des retraites, mais actuellement, je ne pense pas que cela sera possible. » Si le consensus n’est guère envisageable, la réforme semble pour le moins indispensable : « Actuellement, notre déficit est celui que nous avions prévu d’atteindre en 2020 ! » Dossier voisin, la dépendance dépendra avant tout de la réforme des retraites : « Il faut d’abord fixer un niveau de retraite, avant d’envisager de mettre en place un risque dépendance, et ce pour déterminer le reste à charge. » Dans tous les cas de figure, « la cotisation obligatoire est indispensable » aux yeux du député. Elle peut être complétée éventuellement par une assurance privée. Mais Denis Jacquat reste prudent quant à l’instauration d’une assurance privée obligatoire, telle que l’a proposée Henri de Castries, directeur général d’Axa. « Pour certains foyers, une cotisation de plus peut être asphyxiante sur le plan financier. » En revanche, parmi les voies possibles, Denis Jacquat pointe du doigt la CNSA2. Un dispositif qui marche !
2. Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature