LORS D’UNE VISITE à Nice, en compagnie de Christian Estrosi, ministre délégué à l’Aménagement du territoire et président du conseil général des Alpes-Maritimes, Xavier Bertrand a présenté le plan national anti-dissémination chikungunya-dengue. La ville des Alpes-Maritimes n’a pas été choisie par hasard. Le moustique responsable, aedes albopictus, y a été repéré, ainsi qu’à Menton et dans d’autres communes du sud-est de la France.
Le plan, dont de nombreuses mesures ont déjà été annoncées, repose sur quatre axes. Tout d’abord, la surveillance épidémiologique et entomologique : le chikungunya et la dengue sont classés maladies à déclaration obligatoire (décret à paraître à la fin du mois) ; la surveillance du moustique va être renforcée dans le département (avec l’installation de 150 nouveaux pièges pondoirs) et élargie à l’ensemble du pourtour méditerranéen, la Corse et la vallée du Rhône.
Deuxième axe, le renforcement de la lutte contre les moustiques, avec des mesures réglementaires pour les importateurs, un plan d’action dans le département et un renforcement de la prévention dans les départements français d’Amérique.
La mobilisation sociale et l’information constituent le troisième axe : dans le département, campagne de communication, mise en place d’un numéro vert (0.800.740.606) et réunions pour les professionnels de santé. L’information des voyageurs sera également renforcée.
Enfin, le plan prévoit de développer la recherche, avec notamment six bourses en entomologie médicale et vétérinaire et la mise en place d’une mission internationale d’experts pour aller chercher les bons retours d’expérience. Dans ce chapitre, le ministère place la mission d’évaluation de la veille sanitaire confiée au Pr Jean-François Girard.
Une ligne de crédit de 1,2 million d’euros a été débloquée pour l’application immédiate du plan.
Le ministre de la Santé a indiqué que ce qui est entrepris à Nice le sera «chaque fois que le territoire national sera concerné par un risque sanitaire lié aux maladies émergentes ou réémergentes».
Le conseil général des Alpes-Maritimes a voté un budget de 1 million d’euros pour compléter le plan gouvernemental. La semaine dernière, le président socialiste de la région Paca avait annoncé qu’il ferait voter le déblocage de 1 million pour la démoustication en Camargue et dans les Alpes-Maritimes. La Camargue n’est pour l’instant pas touchée par aedes albopictus, mais a connu en 2005 la pire éclosion de moustiques depuis quarante ans. Il faut 4 millions d’euros pour financer la démoustication, dont deux seront donnés par le conseil général des Bouches-du-Rhône.
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