Alors que la désertification médicale s’invite dans les discours des candidats à la présidentielle, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) dénonce « l’aveuglement stratégique qui anime la politique de santé dans notre pays » et la gestion des jeunes médecins « comme les stocks de marchandises d’une entreprise ». En 1990, les « experts » de santé publique criaient au trop-plein de médecins et demandaient des mesures coercitives, rappelle le syndicat. En 2012, le problème est inverse, mais, analyse le SNJMG, « les positions des politiques restent aussi démagogiques ou caricaturales ».
« La coercition n’a jamais fait la preuve de son efficacité », avance le syndicat. La démographie médicale doit être considérée, plaide-t-il, sous l’angle de la crise identitaire de la médecine générale et ne peut être améliorée par des contraintes.
Au contraire, le SNJMG propose « une régulation incitative » de l’offre de soins selon les besoins locaux, avec la mise en place d’un forfait d’aide à l’installation, variable selon le lieu et le mode d’exercice, qui s’ajouterait à la rémunération à l’acte. Les jeunes généralistes souhaitent la revalorisation d’un secteur conventionnel unique associant paiement à l’acte et forfaits. Ils prônent une politique d’évolution de carrière avec des passerelles entre spécialités et une meilleure souplesse entre formation initiale (qui devrait intégrer un module de gestion et de droit) et pratique.
Ils envisagent enfin l’augmentation du temps médical grâce à la promotion de regroupements, la création de plateaux techniques de médecine ambulatoire de proximité, le développement de la délégation d’actes médicaux, et la simplification des sociétés libérales.
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