Chargé par Jean-François Mattei de proposer des solutions concrètes et de terrain pour pallier la désertification médicale dans certaines zones rurales et suburbaines, le sénateur honoraire Charles Descours met actuellement la dernière main à la rédaction de son rapport (« le Quotidien » du 27 mai). Dans ce document, explique-t-il, il souhaite mettre l'accent sur des solutions incitatives.
Ce nouveau « rapport Descours » ne se limitera pas aux seuls médecins libéraux mais s'étendra à l'ensemble des professions de santé. Cependant, il insistera sur la sous-représentation des médecins, notamment dans certaines zones rurales défavorisées.
« Pour les médecins ruraux, explique Charles Descours au « Quotidien », le rapport préconise la mise en place de cabinets de groupe pluridisciplinaires, au financement desquels devront participer les collectivités locales. Cela dit, c'est surtout l'Etat qui devra montrer l'exemple. » Mais il y a plus : le rapport Descours préconise la mise en place de lettres clés mobiles. « Pourquoi le "V" serait-il remboursé sur les mêmes bases quand un médecin rural doit faire 20 km sur des routes enneigées, alors qu'un autre, habitant la ville, n'a que deux étages à monter pour aller visiter son patient ? », demande Charles Descours. De la même manière, le sénateur honoraire propose que la prise en charge par la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) d'une partie des cotisations sociales des médecins de secteur I (actuellement de l'ordre des deux tiers) soit modulée en fonction de la zone où ils exercent : « Pourquoi 100 % dans certains endroits et seulement 50 ou 25 % dans d'autres zones ? »
Enfin, Charles Descours souhaite que les caisses puissent proposer à certains étudiants en médecine de financer partiellement leurs études en échange d'un engagement à aller exercer dans certaines zones désertées par les praticiens. « Dans ce cas, précise-t-il, les étudiants devraient s'engager à exercer un certain temps dans ces zones, et seraient tenus de rembourser une partie des frais engagés s'ils ne respectaient pas leurs engagements. » Une mesure qui, à ses yeux, offrirait le double avantage d'aider à combler certains vides, et de démocratiser l'accès aux études médicales. C'est le 11 juin que Charles Descours doit remettre son rapport à Jean-François Mattei.
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