Lors du 3e Congrès national de la médecine générale du XXIe siècle, qui vient de se tenir à Besançon à l'initiative de I'Intersyndicale nationale autonome des résidents (ISNAR), les futurs médecins généralistes ne se sont pas privés de reprocher aux représentants politiques, et aux responsables syndicaux présents, de n'avoir pas su éviter « la pénurie relative » de médecins qui s'amorce et qui est amenée à s'amplifier.
Mais, de l'avis de tous les intervenants, le problème actuel de la démographie médicale n'est pas le manque d'effectifs. L'une des difficultés majeures vient de l'inadéquation entre le choix du lieu d'installation des jeunes médecins et les besoins. « Le numerus clausus ? Ça n'a pas d'importance ! », s'est même exclamée le Dr Catherine Boudigou, conseiller régional, membre de la commission santé des Verts, face aux questions posées dans la salle, concernant une augmentation du numerus clausus jugée insuffisante.
L'urgence est à ses yeux de déterminer « quel système de santé et quelle rémunération » doivent maintenant être adoptés. Un point de vue qui a fait l'unanimité, mais avec des réponses opposées. Alors que le Dr Boudigou rejette vivement le paiement à l'acte, le Dr Régis Giet, vice-président de l'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), en soutient le principe, tout en souhaitant que l'astreinte soit payée de façon forfaitaire. « Nous ne manquons pas de médecins pour le moment, estime le Dr Dinorino Cabrera, président du Syndicat des médecins libéraux (SML). Les patients ont pris l'habitude d'appeler pour un oui ou pour un non. Du coup, les médecins sont obligés de multiplier les actes pour maintenir leur niveau. Mieux vaut faire des actes mieux payés, et en moins grand nombre. Il faut également donner plus de poids aux professions paramédicales. Il n'y a pas qu'une solution. »
Le Dr Pierre Costes, président de MG-France, va dans le même sens : « Les médecins ont de plus en plus de travail, avec la volonté de travailler mieux et moins. Il n'y a aucun moyen de sortir de l'impasse, sauf en acceptant la délégation de soins. Arrêtons de prendre 30 à 40 décisions en douze heures. Il faut maintenant le faire à plusieurs dans le cadre d'un hôpital ou d'une autre structure. »
Le Dr André Chassort, secrétaire général adjoint du Conseil national de l'Ordre des médecins, explique que la mission de l'institution ordinale est aujourd'hui modifier le code de déontologie pour offrir aux médecins la possibilité d'avoir un assistant salarié, à qui ils peuvent déléguer certaines fonctions.
Démographie : les futurs généralistes reprochent à leurs aînés leur imprévoyance
Publié le 16/01/2002
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Sabine de JACQUELOT
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7046
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