Traiter quelqu’un de binaire n’est pas forcément gentil. Il ne connaît que deux modes de réponse : oui ou non, 1 ou 0. Et, pourtant, nous sommes tous, au plus profond de nous-mêmes, binaires. C’est ce que viennent de montrer des chercheurs américains en s’intéressant à l’unité fondamentale de tout être vivant : la cellule.
Andre Levchenko et son équipe de l’université Johns Hopkins (à Baltimore) se sont interrogés sur le nombre de réponses possibles d’une cellule face à un stimulus de son environnement. La réponse a été on ne peut plus simple : deux. Je réagis, ou pas, en envoyant, ou non, une information à mon noyau.
Mais cette pauvre cellule isolée ne peut à elle seule créer une réaction d’organe (une vasoconstriction par exemple). Heureusement, les autres sont là… qui ne répondent pas toutes de la même façon. Qu’une deuxième cellule s’active et le choix passe de 2 à 4 options.
C’est ainsi qu’après la stimulation de nombreuses cellules se prend une décision générale, collective, proposant une attitude plus modulée grâce aux multiples choix mathématiquement possibles. Il suffit d’un groupe de 14 cellules (in vitro) pour disposer de 3 ou 4 décisions potentielles.
C’est une grande chance pour nous d’être des pluricellulaires, conclut l’auteur, l’union des cellules en fait la force. Et traiter quelqu’un de binaire devient un compliment.
Science, 15 octobre 2011.
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