LE LYMPHOME non hodgkinien (LNH) folliculaire d’évolution lente ou indolente, considéré comme incurable, est un des plus fréquents puisqu’il représente 45 % des lymphomes avec 1,5 million de personnes frappées dans le monde et 20 000 nouveaux cas chaque année en Europe de l’Ouest, où 40 000 personnes sont actuellement en traitement.
L’essai 20981 de l’Eortc (European Organization for Research and Treatment of Cancer) a été mené dans 130 centres en Europe, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Egypte chez 465 patients ayant un LNH indolent, récidivant ou réfractaire. Après randomisation, le traitement d’induction administré toutes les trois semaines comportait soit une chimiothérapie de type CHOP (cyclophosphamide, doxorubicine, vinscritine et prednisone), soit une association CHOP-rituximab (Mabthera). Rappelons que le rituximab est un anticorps monoclonal qui se lie à l’antigène CD 20 transmembranaire qui s’exprime dans 95 % des cellules B des LNH (mais non pas dans les progéniteurs B médullaires). Le rituximab permet ainsi une destruction des cellules B.
Dans l’essai, le taux de réponses complètes au traitement d’induction est significativement supérieur avec l’association (29 % contre 16 %), avec une augmentation significative de la survie médiane sans progression (33 et 20 mois).
Après une seconde randomisation, les répondeurs au traitement d’induction ont reçu, soit un traitement d’entretien par Mabthera (375 mg/m2 en perfusion une fois tous les trois mois pendant deux ans), soit aucun traitement (groupe «observation»). La survie médiane sans progression est significativement supérieure dans le groupe traité (51 mois contre 16). Pour la première fois concernant le LNH, un essai montre une influence positive significative sur la survie globale : à 3 ans, 85 % des patients ayant eu un traitement d’entretien sont vivants, soit une réduction de moitié du risque de décès.
Le Pr M. Van Oers (Amsterdam), principal investigateur de l’essai, tient à souligner que le bénéfice concerne aussi bien les patients ayant eu un traitement d’induction par CHOP seule que ceux ayant déjà reçu du rituximab (association R-CHOP) avec 42 et 51 mois de survie médiane sans progression ; à 3 ans, 82 % des patients « CHOP » sont vivants et 88 % des patients «association». Selon les experts, ces données incitent à mieux préciser le rôle du rituximab dans l’éradication de la maladie résiduelle.
Ces résultats marquent un nouveau départ pour la recherche de stratégies thérapeutiques : déterminer de façon optimale le protocole et la durée du traitement d’induction, préciser l’intérêt du rituximab en cas d’autogreffe… Par ailleurs, selon plusieurs experts, une éventuelle association rituximab-interféron en entretien reste une possibilité à évaluer.
Paris, congrès d’hématologie de langue française. Symposium organisé par le laboratoire Roche, en présence des Prs J.-F. Rossi (Montpellier), G. Salles (Lyon) et E. Hirsch (Paris).
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