Une demande de fermeture de l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris (IPPP), déposée par le Groupe information asile (GIA), a été examinée, le 2 octobre, par le tribunal administratif de la capitale, qui devrait rendre sa décision dans un mois.
Le commissaire du gouvernement (qui ne représente pas le gouvernement, mais donne un avis juridique en général suivi par la cour) a conclu au rejet de la requête de l'association de lutte contre l'internement abusif.
Situé près de l'hôpital psychiatrique parisien Sainte-Anne, l'IPPP accueille des personnes atteintes de troubles mentaux, dans le cadre d'un placement provisoire d'urgence décidé par le préfet ou un commissaire de police, et qui ne peut excéder 48 heures.
Selon Me Raphaël Mayet, qui représente le GIA, l'IPPP crée une inégalité entre les Français. Car, en cas de besoin, les Parisiens et les habitants de la petite couronne y sont dirigés, alors qu'ailleurs en France les patients sont adressés aux hôpitaux psychiatriques. « La Préfecture de police justifie cela en disant que les structures existantes à Paris ne peuvent recevoir tout le monde, mais elle ne fournit aucun chiffre pour le démontrer », regrette Me Mayet, qui affirme avoir recensé 16 établissements hospitaliers. De plus, ajoute l'avocat, envoyer des gens à l'IPPP est « contraire à la loi de 1990 qui prévoit que les patients en question doivent être confiés à des établissements de soins ou à des hôpitaux ».
« L'IPPP favorise l'internement », dénonce, pour sa part, André Bitton, président du GIA, qui estime que « plus de la moitié des 3 000 personnes qui passent chaque année par l'Infirmerie sont ensuite internées ».
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