Vingt étapes, un prologue, 25 cols et côtes, 3 497 kilomètres à couvrir en 21 jours, le menu du Tour de France qui s’élance ce samedi 30 juin pour s’achever le dimanche 22 juillet 2012, est toujours aussi copieux (67 kilomètres de plus qu’en 2011). La lutte antidopage fera, une fois de plus, peser une incertitude sur le palmarès de cette 99e édition. Double vainqueur du Tour (2007, 2009), l’Espagnol Alberto Contador a perdu en février dernier son Tour de France 2010 devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), après un contrôle positif à des traces de clenbutérol. Yann Ullrich a conservé son titre de 1997, mais a été rayé du podium de 2005 rattrappé par l’affaire Puerto les pratiques dopantes du Dr Fuentes. Le détenteur du record de victoires (7 victoires entre 1999 et 2005), l’Américain Lance Armstrong est, depuis la mi-juin, la cible d’une procédure disciplinaire lancée par l’Agence antidopage américaine (USADA) qui l’accuse formellement de s’être dopé pendant toute sa carrière. Il risque de perdre ses 7 titres du Tour.
À 3 jours du départ 2012, c’est Thomas Voekler, le plus populaire des Français du peloton et animateur de l’édition 2011, qui est dans le viseur. Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour suspicions d’usage de corticoïdes à l’encontre de son équipe Europcar.
Tests inopinés et passeport
La lutte antidopage se veut désormais moins prévisible et plus réactive. L’Union cycliste internationale (UCI) collabore de nouveau avec l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Au cours des semaines précédant l’épreuve, une période propice aux cures de dopage à mini-dose, les coureurs ont été soumis à des contrôles inopinés plus fréquents. Jeudi, soit quarante-huit heures avant le coup d’envoi du Tour, ils ont tous dû effectuer un test sanguin dans le cadre du passeport biologique. Pendant les trois semaines de l’épreuve, le porteur du maillot jaune et les vainqueurs d’étape seront contrôlés et tous les athlètes pourront recevoir la visite impromptue des contrôleurs matin et soir à leur hôtel. « La stratégie est plus flexible. Avec l’AFLD, nous allons ajuster le tir au jour le jour », a expliqué Francesca Rossi, patronne de l’antidopage de l’UCI. Le passeport biologique dans lesquels sont consignés tous les paramètres sanguins des coureurs (hématocrite, hémoglobine, réticulocytes, etc.) permet notamment de mieux cibler les tests. La gestion et le suivi des profils des coureurs sont confiés à une unité spéciale du Laboratoire antidopage de Lausanne. En cas de variations suspectes des valeurs sanguines d’un coureur, le profil est soumis à l’avis d’experts, qui peuvent recommander de diligenter un contrôle antidopage dans la foulée.
De nouveaux produits sont désormais sous surveillance. « Nous sommes au courant des rumeurs selon lesquelles certains produits comme l’Aicar sont utilisés dans le peloton », prévient le président de l’UCI, Pat McQuaid. Une façon de mettre en garde ceux qui auraient la tentation de l’utiliser. La substance a été classée par l’Agence dans la rubrique « dopage génétique ». Enfin, depuis un an, les injections sans stricte nécessité médicale sont interdites dans le cyclisme. Un coureur est obligé de respecter 48 heures de repos après une injection ce qui, sur une course à étapes, le condamne automatiquement à l’abandon. « Depuis l’introduction de cette mesure, nous n’avons plus eu de cas de positivité aux glucocorticostéroïdes comme c’était dans le cas dans le passé », se félicite Mario Zorzoli, le conseiller scientifique de l’UCI.
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