LES MÉDECINS libéraux conventionnés, secteur I ou secteur II, ont jusqu’à ce soir minuit pour élire leurs représentants aux Unions régionales des médecins libéraux. Selon la circulaire ministérielle du 20 février qui organise ce scrutin, «le 29 mai est la date limite d’expédition des votes par les électeurs à la commission de recensement». Les opérations de dépouillement «débutent le quatrième jour suivant la date des élections, soit le vendredi 2juin» et les résultats seront aussitôt proclamés : ainsi à la fin de cette semaine, vendredi tard dans la soirée, on devrait connaître le nouveau rapport de forces syndicales.
Pour autant, rien ne sera vraiment terminé. Certaines organisations syndicales n’excluent pas, avant même la fin du scrutin, d’en contester les résultats, à cause d’irrégularités qu’elles auraient constatées.
Le cas le plus flagrant est celui de la région Paca, où des responsables de la liste Fnep auraient abusé la confiance de plusieurs médecins pour les inscrire à leur insu sur cette liste (« le Quotidien » du 23 mai). Un procédé vivement dénoncé, en particulier par la FMF, qui espère réaliser un bon score dans cette région, et qui vient d’écrire au Préfet pour lui demander d’invalider cette liste. Reste à savoir si l’invalidation d’une liste ne vaut pas annulation de l’ensemble du scrutin dans la région. Les avis divergent, mais en tout état de cause, ce recours de la FMF venant un peu tardivement, après le début du vote, pour plusieurs observateurs, la difficulté serait de recommencer l’ensemble du scrutin en Paca. Il est vrai que ce ne serait pas la première fois.
La FMF qui, décidément, fait feu de tout bois en cette fin de scrutin, dénonce également le fait que le matériel de vote envoyé aux médecins a été incomplet dans plusieurs régions et qu’en particulier manquaient des bulletins de vote FMF. «Des anomalies qui nous ont été signalées à plusieurs reprises», s’insurge le Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF. Mais il ne sera pas toujours facile de le prouver. A noter qu’en Languedoc-Roussillon, la commission électorale a reçu un certain nombre d’appels de médecins se plaignant de n’avoir pas reçu leur matériel de vote ou qui l’avaient égaré et demandaient qu’on le leur renvoie. Dans cette région, et dans d’autres si l’on en croit certaines indiscrétions, des contestations post-scrutin ne sont pas à exclure.
Enfin, et c’est peut-être le plus important, des recours pourraient être déposés sur le fait que des syndicats médicaux aient fait paraître et publier des professions de foi au-delà de la date permise, c’est-à-dire après le 14 mai. Mais on comprend les hésitations des contestataires : une annulation du scrutin dans son ensemble aurait des conséquences sérieuses d’un simple point de vue financier. «Les frais occasionnés par les élections sont à la charge des unions», affirme sans ambages la circulaire ministérielle, c’est-à-dire des médecins qui paient une cotisation pour le fonctionnement des unions.
Les généralistes votent plus que les spécialistes.
Les premiers chiffres de la participation des médecins à ce scrutin, recueillis par les journalistes du « Quotidien » auprès des commissions électorales, laissent prévoir pour l’instant un taux de participation sans doute moins élevé qu’en 2000, même s’il est tout à fait honorable. On en était ainsi à 33 % de votants en Aquitaine (alors qu’en 2000, à la même date, on atteignait les 50 %), à 42 % en Auvergne (plus de 50 % en 2000). En Poitou-Charentes, 39,39 % des médecins libéraux avaient déjà voté vendredi dernier (contre 50,76 % en 2000). En Ile-de-France, il y a six ans, 35,5 % des praticiens avaient renvoyé leur bulletin de vote ; cette année, 31,34 % des généralistes et 24,63 % des spécialistes ont déjà voté.
A noter qu’en Alsace 50 % des médecins avaient renvoyé la semaine dernière leur bulletin de vote. Globalement, il apparaît que les généralistes votent davantage que les spécialistes, ce qui n’est pas étonnant compte tenu de la concurrence très vive dans ce collège entre les différentes listes et notamment entre la Csmf et MG-France. Alors que, chez les spécialistes, la victoire de la Csmf, même si elle s’annonce moins forte qu’en 2000, ne fait guère de doute. Il y a six ans, 53 % des médecins libéraux avaient participé au scrutin.
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