Antiquités
Une expo sur le siège, c'est comme un résumé des styles, et un peu comme un défilé de mode à travers les âges, tant la façon de s'asseoir dépend aussi de celle de s'habiller. Le XVIe siècle invente ainsi la caquetoire aux bras écartés, où les bavardes logeaient leurs vertugadins. Les précieuses du temps de Louis XIII papotent sur des sièges bas et carrés que l'époque suivante remplace par le fauteuil « os de mouton » ainsi nommé pour ses accotoirs incurvés, à assise basse et haut dossier incliné. Sans parler des sièges de cour rembourrés, sculptés, dorés, où la hiérarchie du Grand Siècle prend place selon son rang, les duchesses ayant l'honneur d'un simple tabouret, sculpté et doré lui aussi.
Le XVIIIe siècle incurve les dossiers, supprime les disgracieuses entretoises et recule les accotoirs pour y loger les volumineux paniers qui gonflent les robes. Une foultitude de chaises et fauteuils sont adaptés à chaque heure du jour et à chaque activité... ou inactivité : le fauteuil de bureau, le fauteuil à coiffer, la bergère rembourrée, la duchesse brisée, munie d'un repose-pied.
La révolution ramène à moins de chichis. Les blanches tuniques à la grecque du Consulat s'alanguissent tant bien que mal dans de rigides sièges curules de sombre acajou ou des « Récamier » à l'antique à peine plus confortables. Le ton est héroïque et le style Empire invente le fauteuil d'officier à l'accotoir gauche creusé pour le sabre !
En passant successivement par les modes Troubadour, Fragonard et Marie-Antoinette, le XIXe résume à lui seul l'histoire du siège, en y ajoutant ses franges et ses capitons. Mais il faut attendre le XXe siècle et l'après-Grande Guerre pour pouvoir enfin se vautrer sans contrainte dans de vastes fauteuils clubs, des chaises longues relax et des canapés rembourrés.
Le marché
Tous sont à chercher chez les 60 antiquaires de ce salon classique et de bonne tenue, qui offre un panorama assez complet des époques et des domaines du marché des antiquités.
L'achat d'un siège ancien demande un peu plus d'attention qu'un autre. L'échelle de prix est largement ouvert, de 200 à 300 euros une simple chaise paillée XIXe à 500 000 euros et plus pour un siège royal bien identifié, ou signé d'un grand chaisier. Un siège isolé est moins cher qu'une paire de fauteuils ou une série de quatre. Il faut aussi être attentif à l'état et à l'authenticité, deux critères un peu contradictoires. Il importe que le siège soit intègre, qu'il ne comporte pas, ou pas trop, de traverses neuves ou de pieds entièrement refaits. Mais il faut aussi qu'il soit resté suffisamment solide pour qu'on puisse s'y asseoir sans crainte.
19e Salon des Antiquaires, du 12 au 16 septembre, 10 h-20 h, jusqu'à 22 h vendredi 13. Entrée : 6 euros, Parc des expositions et des loisirs de l'Ain, avenue du Maréchal-Juin.
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