Le Syndicat national des médecins des stations thermales, marines et climatiques de France vient de lancer « une campagne de sensibilisation des milieux politiques aux difficultés que rencontre le thermalisme français », dans la perspective des élections de 2002. Les curistes, encore nombreux en cette saison, sont donc actuellement invités à signer une pétition et à envoyer une carte type au député de leur circonscription pour lui demander de « s'engager à défendre dans (sa) profession de foi la prise en charge (par l'assurance-maladie) des cures thermales » afin que ce type de soins « ne soit pas retiré à ceux qui ne peuvent en assurer seuls la dépense ».
Les stations thermales avaient déjà lancé une campagne similaire en 1999, au moment où la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) envisageait, dans son plan stratégique, le déremboursement des cures thermales à l'exception de celles portant sur les voies respiratoires chez les enfants, la dermatologie et les affections des muqueuses bucco-linguales. Il y a deux ans, le projet de la CNAM était resté sans suite car Martine Aubry, alors ministre de l'Emploi et de la Solidarité, s'y était opposée, au motif que le thermalisme était « une composante traditionnelle du système de santé ».
Si le déremboursement de la grande majorité des cures n'est plus à l'ordre du jour, « la direction actuelle de la CNAM n'a pas modifié d'un iota sa position », souligne le Syndicat des médecins thermalistes.
Asphyxie financière ?
Pire, selon lui, la CNAM menacerait maintenant les stations thermales d' « asphyxie financière », puisque elle « a décidé en juin que les établissements thermaux auraient cette année 0 % d'augmentation de leurs tarifs ». Une décision que le syndicat juge « insupportable » au regard du passage aux 35 heures, du coût des surveillances sanitaires prévues par l'arrêté dit « 0 microbe », du « gel depuis douze ans des honoraires des médecins thermaux (forfait thermal) », et enfin de la « nécessaire participation financière des établissements aux études cliniques que doit réaliser le corps médical sous la direction d'universitaires neutres », afin d'évaluer l'intérêt thérapeutique des cures.
Dans une lettre adressée aux députés, le Dr Jérôme Berthier, président du Syndicat national des médecins thermalistes, invite les élus à « admettre clairement l'existence et affirmer la pérennité du thermalisme ». Il invoque « l'intérêt économique majeur (du thermalisme) pour certaines régions », et surtout son « coût modeste » pour l'assurance-maladie, le coût des cures étant selon lui « compensé par des économies de médicaments et une meilleure qualité de vie des patients ». Le Dr Berthier rappelle d'ailleurs que « cela avait été démontré par une étude de la CNAM en 1987 ».
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