JEAN-MARIE VILLÉGIER et Jonathan Duverger signent ensemble la mise en scène de cette pièce passionnante de Villiers de L’Isle-Adam, qui avait été montée il y a quelques saisons par Alain Ollivier avec Agnès Sourdillon. Une pièce qui date de 1869, soit dix ans avant « Maison de poupée », de Henrik Ibsen, qui raconte aussi comment une femme sage quitte sa maison, ses enfants, pour s’arracher à la mort morale que lui fait subir son mari. On ne peut s’interdire de penser à Nora en retrouvant le beau personnage intraitable et puissant d’Elisabeth dans « la Révolte ».
La mise en scène inscrit l’impossible entente des époux. Il est banquier. Ils sont mariés depuis quatre ans et demi. Ils ont une petite fille. Elle a, il le dit, triplé sa fortune par son travail, la sagacité de ses choix. Cette nuit-là, ils sont au travail. Au bureau. Se tournant le dos.
A minuit, une voiture, en bas. Elle l’a commandée. Elle va partir. Elle explique pourquoi. Elle tue mentalement cet homme égoïste et détestable tel que nous le peint Villiers de L’Isle-Adam. Pourtant, elle finira par revenir. Paradoxalement, elle montre combien son âme est forte, mais elle est tout de même vaincue. Et ce n’est pas pour s’occuper de sa fille qu’elle renonce à son départ. C’est qu’elle comprend, dans la voiture, qu’elle est déjà morte. C’est une histoire terrible. Et très belle à jouer, évidemment. Emmanuel Guillon donne à Félix ce qu’il faut de médiocre cruauté et d’incompréhension. Sandrine Bonjean est une Elisabeth ferme et tourmentée à la fois. On écoute ce texte sidérant qui parle de l’impossible entente, de la guerre des cerveaux qui dépasse bien la situation et le temps.
Théâtre de l’Athénée, à 20 h jusqu’au samedi 11 février (01.53.05.19.19). Durée : 2 heures sans entracte.
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