LES APPLICATIONS de la découverte de chercheurs américains à propos de la sclérose en plaques ne sont pas encore bien définies. Laura Piccio et coll. (Saint-Louis) évoquent une piste thérapeutique. Pourtant, ces chercheurs viennent de mettre en évidence dans le liquide céphalo-rachidien de patients la présence d'un récepteur protéique, TREM-2 à l'état libre. Cette protéine devrait, à l'état normal, être fixée sur des macrophages aux propriétés anti-inflammatoires.
Chez l'individu sain, la fixation sur le récepteur TREM-2 d'une molécule, non identifiée, permet l'activation du macrophage, qui, au niveau cérébral, phagocyte les cellules mortes et réduit l'inflammation.
Ces récepteurs TREM-2 retrouvés à l'état libre dans le LCR pourraient fixer la molécule activatrice et l'empêcher d'atteindre sa cible finale : le macrophage.
Réduction de l'inflammation locale.
Des travaux antérieurs avaient montré que l'activation du récepteur TREM-2 réduit l'inflammation locale. À l'inverse, son inhibition, testée sur un modèle murin de SEP, aggrave la symptomatologie.
Les chercheurs se sont ensuite assurés que TREM-2 n'existait sous forme libre que chez les seuls patients atteints de SEP. Ils ont réalisé des dosages dans le LCR de sujets atteints de diverses formes de SEP, chez des patients porteurs d'autres affections inflammatoires du système nerveux central et chez des témoins. De fait, chez les seuls sujets atteints de SEP, le taux de la protéine sous forme libre était élevé. Restait à s'assurer que l'origine de TREM-2 n'était pas sanguine. Dans les trois groupes de patients, les taux sanguins étaient similaires.
L'équipe de Laura Piccio a porté ses recherches sur TREM-2 à la suite d'un constat. Au cours d'une affection rare, la maladie de Nasu-Hakola, il existe une mutation du gène de TREM-2 ; or cette affection se caractérise, tout comme la SEP, par une atteinte de la substance blanche.
La prochaine étape pour les chercheurs consiste en la mise au point d'un modèle de souris génétiquement dépourvue du gène TREM-2. Il devrait permettre de mieux comprendre les fonctions de ce récepteur protéique.
Brain, 13 septembre 2008.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature