Résultant d'une agrégation anormale de plaquettes et d'une protéine, le facteur de Willebrand (VWF), dans les petits vaisseaux de l'organisme, le purpura thrombocytopénique reste une affection difficile à traiter. Les thromboses veineuses localisées au niveau du système nerveux central et des reins en font en effet toute la gravité. Le facteur de Willebrand est une protéine circulatoire qui possède la particularité d'être de taille variable (protéine multimérique dotée d'un nombre d'unités variable). Il joue un rôle essentiel dans l'interaction entre les plaquettes, et entre celles-ci et les parois vasculaires. Cette protéine apparaît donc essentielle dans le maintien de la balance entre saignements et coagulation.
Si le purpura thrombocytopénique a été décrit dès 1924, le lien entre cette maladie et la présence de multimètres de grande taille du facteur de Willebrand n'a été établi que récemment. A la suite de cette observation, l'hypothèse d'un lien entre une forme anormale de la protéine et le purpura thrombocytopénique a été formulée. En 1998, deux publications ont fait état de découvertes majeures dans le purpura thrombocytopénique : l'une a rapporté un travail sur une enzyme (VWF protéinase) qui clive les multimètres de grande taille en des fragments plus petits, l'autre signalait des formes de la maladie associées à une production accrue d'anticorps bloquant cette enzyme.
Dans un premier temps, des hématologues ont cherché à purifier la protéinase. Ils ont ainsi pu déterminer que cette enzyme n'est parfaitement fonctionnelle qu'en présence d'ions zinc et qu'elle est inhibée par des chélateurs d'ions métaux.
Le Dr Gallia Levy (Ann Arbor, Michigan, Etats-Unis) a entrepris un travail de caractérisation de l'enzyme VWF protéase dans des familles atteintes de formes transmissibles de purpura thrombocytopénique. L'activité enzymatique des sujets indemnes était de 100 %, celle des sujets porteurs de mutations génétiques sur le gène de la protéase était, quant à elle, estimée entre 50 et 60 %, enfin, celle des sujets atteints était située entre 2 et 7 %. Le gène unique ADAMTS 13 codant pour la protéinase est situé sur le chromosome 9. Ce gène fait partie d'une famille récemment décrite d'enzymes à laquelle est rattachée le gène ADAMTS 2 en cause dans la maladie d'Ehler-Danlos.
De nouvelles pistes thérapeutiques s'ouvrent maintenant : apport de protéinase (une activité de 5 % étant suffisante pour lyser les multimètres) et, dans une certaine mesure, thérapie génique.
« Nature », vol. 413, pp. 475-476 et 488-495
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