Shakespeare serait-il un maniériste ? C’est l’hypothèse soulevée par Gisèle Venet dans sa belle introduction à ce premier volume de comédies. Déconcertant, son théâtre serait « tissé d’invraisemblances, rejetant codes, règles et définition de la comédie comme une imitation de la vie, un miroir des mœurs, une imitation de la vérité ». Mais loin d’être dépréciatif, le terme a fait l’objet d’une réévaluation, notamment par le grand critique d’art Daniel Arasse. « Il s’agit d’un art conscient de lui-même, c’est-à-dire conscient de sa tradition propre, travaillant à partir d’une culture non plus seulement littéraire, mais formelle, spécifiquement artistique », écrit-il dans L’Homme en jeu. Ce goût pour le style caractéristique du maniérisme et du baroque se traduit dans ces comédies et romances par l’association des jeux verbaux aux paradoxes les plus inattendus. Ce qui au final produit une fantaisie débridée, à l’image du Songe d'une nuit d’été contenue dans ce volume. Le rêve se joue de la réalité, l’illusion de la vérité. Là, les grands mythes comme pour vérifier l’hypothèse maniériste se métamorphosent pour enchanter le quotidien et le transformer en merveilleux.
Dans cette édition, les notices recensent les lectures opérées par les metteurs en scène les plus marquants. On attendait avec ferveur le travail de Patrice Chéreau qui devait proposer sa version de Comme il vous plaira au printemps prochain. Il n'y aura pas de spectacle et d’ajout à prévoir dans un des volumes à paraître.
La mort balaie toutes les illusions, de bien mauvaise manière.
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