Eblouissant et bouleversant. Du grand jeu à la russe, tout d'émotivité et d'intelligence.
« Le Bonheur conjugal » est une composition de 1859, cinq ans avant la rédaction de «Guerre et paix » dont Fomenko a justement fait une adaptation théâtrale présentée aux Gémeaux en 2002. Il y a beaucoup de mélancolie dans cette histoire amère.
Macha, une très jeune fille, orpheline, élevée à la campagne, s'entête à vouloir épouser un homme beaucoup plus âgé qu'elle mais qui est tout son univers... Il devine le désenchantement à venir... Il l'aime. Il était l'ami du père. Il est adulte et craint le désastre. Mais il cède à cette femme enfant enjouée et irrésistible. Il lui permettra de vivre sa vie, de s'étourdir à Pétersbourg pendant qu'il travaille. Mais elle saura que pour les beaux esprits, elle n'est qu'une proie facile et très vite délaissée pour de plus brillantes et plus riches. Macha, la narratrice en même temps que l'héroïne, reviendra amère et flouée pour trouver une atroce solitude auprès d'un époux qui ne l'aime plus...
Dans un décor de Vladimir Maximov, des costumes de Maria Danilova, c'est un enchantement de finesse et de sensibilité. Magnifique interprétation jouée, chantée, dansée, chorégraphie de Valentina Gourevitch, âme à fleur de peau, des interprètes, Ksenia Koutepova, Macha, vive et mobile, Galina Tiunina, la gouvernante, Alexey Kolubkov, le mari et les jeunes gens, épatants, Andreï Shchennikov et Ylia Lioubimov.
La traduction assurée par Macha Andreï Shchennikov, Ylia Lioubimov, Zonina en sur-titrages excellents et très facilement lisibles, est une aide idéale. C'est superbe et le public ne s'y trompe pas qui fait un triomphe à ce magnifique moment de théâtre.
Théâtre des Gémeaux, à Sceaux, jusqu'au 16 octobre. En semaine à 20 h 45, sauf ce vendredi 14, relâche. Dernière dimanche à 17 h. Durée : première partie 1 h 10, entracte. Deuxième partie : 50 minutes. En langue russe avec très bons surtitrages.
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