En France, près de 90 % des déchets radioactifs sont des déchets faiblement ou moyennement radioactifs à vie courte (déchets de type A), dont la nocivité devient négligeable au-delà de 300 ans. Le choix de leur mode de gestion a été fait il y a déjà plusieurs dizaines d'années par la mise en place, à l'échelle industrielle, de centres de stockage de surface. Pour les 10 % restants, c'est-à-dire les déchets radioactifs à vie longue, dont la nocivité dure pendant de très longues périodes (déchets de type B), le choix d'un mode industriel n'a pas encore été arrêté.
A la situation actuelle qui consiste à les entreposer dans des conditions de sûreté (confinement) et de contrôle doivent succéder des solutions plus définitives. La loi du 30 décembre 1991, précisant les voies de recherche à explorer sur ces déchets à vie longue, a donné quinze ans aux acteurs du nucléaire pour réexaminer et approfondir les solutions existantes et explorer d'autres voies. L'objectif est de pouvoir, en 2006, proposer des solutions viables sur les plans économique et technique, et qui assurent à la fois la protection de l'homme et le respect de l'environnement. Le gouvernement et le Parlement français pourront alors choisir parmi les propositions.
Des avantages spécifiques
Les ingénieurs du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ont envisagé, pour les déchets radioactifs à vie longue, les solutions d'entreposage et de stockage. Selon eux, chacune de ces voies présente des avantages spécifiques qu'il faut évaluer en fonction du type de déchet considéré.
L'entreposage dans des sites de surface (casemate de béton) ou de subsurface (réseau de galeries enterrées, entre 30 et 50 mètres sous la surface du sol), pour une durée supérieure à 100 ans, est une solution provisoire. Elle permet de reprendre assez aisément les colis de déchets, soit pour les stocker, soit pour les recycler si de nouvelles solutions étaient trouvées. Selon le CEA, l'entreposage pourrait être intéressant pour les radioéléments pour lesquels on pense qu'il est possible de mettre au point, dans les cinquante prochaines années, un autre mode de gestion, par exemple la transmutation (soumis à un flux de neutrons, un atome peut, en capturant un neutron, se transformer en un autre atome, aux propriétés différentes). Toutefois, l'accessibilité de ces sites d'entreposage nécessite la mise en place de structures de contrôle et de surveillance permanentes.
Le stockage en couches géologiques profondes présente, dans sa conception, un caractère définitif, mais pas irréversible. Cette voie permettrait, rappelle le CEA, de placer les déchets radioactifs à vie longue loin de l'homme et de la biosphère en recherchant la protection offerte par le milieu géologique et la profondeur d'enfouissement pendant le temps nécessaire à la décroissance de leur radioactivité. Cette voie pourrait s'appliquer aux déchets ultimes.
In fine, ce sera donc aux décideurs politiques de faire leur choix dans cet éventail de solutions.
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