« Résister, verbe actif » : ainsi Lucien Bonnafé, qui vient de mourir à 90 ans, intitulait-il un article de la revue « Chimères » fondée par Deleuze et Guattari en 1987. Un titre qui résume bien le psychiatre et militant communiste, l'un des fondateurs actifs de la psychothérapie institutionnelle et l'un des créateurs de la psychiatrie de secteur.
Petit-fils d'un médecin aliéniste, fils d'un généraliste, il est « né psychiatre », selon sa propre expression, et a grandi près des patients de son grand-père. Ami des surréalistes, militant communiste à partir de 1934, il est « très actif contre l'occupation nazie et accomplit un travail politique remarquable dans le monde médical », écrit Arnaud Spire dans « l'Humanité ».
En 1943, il prend la direction de l'hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère, et, avec Tosquelles et Balvet, va faire naître la psychiatrie institutionnelle et le « mouvement désaliéniste ».
En 1950, il fait scandale au PCF en évoquant les « bienfaits de la leçon freudienne » pour la psychiatrie, après que la psychanalyse eut été décrétée « idéologie réactionnaire » par le Parti. Il combat la ligne stalinienne du PCF, dénonce les dérives de la psychiatrie dans les pays socialistes, et travaille notamment avec Jack Ralite au ministère de la Santé après l'arrivée de ministres communistes au gouvernement en 1981.
Décès d'un pionnier de la rénovation de la psychiatrie
Publié le 23/03/2003
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7300
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