Le professeur Pierre Pellerin, grand spécialiste du nucléaire et mis en cause pour avoir minoré l'impact du nuage de Tchernobyl sur la santé, est décédé dimanche à l'âge de 89 ans. Responsable pendant 37 ans du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), Pierre Pellerin est surtout connu du grand public depuis l’affaire du nuage radioactif de Tchernobyl. Mis en cause pour son attitude rassurante sur l’impact de cette pollution radioactive en 1986, puis mis en examen pour "tromperie aggravée", il a été innocenté par la justice en 2011. L'enquête s'est achevée par un non-lieu, la cour d'appel de Paris estimant que la catastrophe nucléaire de 1986 n'a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. Hasard du calendrier, la mort de Pierre Pellerin intervient alors qu’un début de polémique s’est déclenché ces jours derniers autour des conséquences sanitaires de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011.
Né le 15 octobre 1923 à Strasbourg, Pierre Pellerin, docteur en médecine en 1948, agrégé de biophysique en 1955 et titulaire de la chaire de biophysique et de médecine nucléaire à Paris V de 1971 jusqu'en 1992, crée en 1956 le SCPRI, dépendant du ministère de la Santé. Il le dirigera jusqu'en 1993, avant que cet organisme ne devienne l'année suivante l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (Opri). Il a également dirigé et fondé le Centre international de référence pour la radioactivité de l'OMS de 1967 à 1995. Il est l'auteur de près d'une centaine de publications scientifiques sur le métabolisme des radioéléments, la radiotoxicologie ou les normes de radioprotection.
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