LE Pr JEAN-CLAUDE JOB, l'un des sept principaux prévenus au procès de l'hormone de croissance extractive contaminée – qui a coûté la vie, à ce jour, à 117 personnes –, est décédé le 6 octobre à l'âge de 86 ans. Hospitalisé à plusieurs reprises depuis la fin des audiences devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris (6 février-30 mai 2008), le pédiatre endocrinologue avait «demandé pardon», le 26 mars, en s'adressant à la première des familles de victimes venue témoigner à la barre.
Président, de novembre 1984 à 1992, de France Hypophyse, association para-administrative au coeur du dossier, qui avait reçu de l'État le monopole de la collecte des glandes endocrines et de la prescription du médicament, il était poursuivi pour homicide et tromperie aggravée. Le parquet avait requis contre lui quatre ans de prison avec sursis, comme pour le Pr Fernand Dray (extraction et purification de l'hormone)*.
«Le Pr Job n'a pas à payer pour (la) léthargie» des représentants de l'État, qui formaient «la moitié du conseil d'administration de France Hypophyse», avait affirmé dans sa plaidoirie son avocate Me Daphné Bès de Berc. L'hormone contaminée, «c'est le drame de sa vie, disait-elle au “Quotidien” à la veille du procès. La croix qu'il porte chaque jour. Il met des visages sur les noms de la plupart des enfants décédés, qu'il connaissait. Et, s'il a une part de responsabilité, il l'assumera».
La justice rendra son jugement le 14 janvier prochain dans ce scandale sanitaire, dont ne répondent désormais plus que six médecins et pharmaciens.
* Un an avec sursis pour le Dr Elisabeth Mugnier (collecte) et relaxe pour les trois autres prévenus.
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