Ancien médecin personnel du roi Hassan II, le Dr François Cléret, ancien médecin personnel d’Hassan II est décédé à Paris à l'âge de 96 ans. Fils d'un dentiste militaire et d'un Tibétaine, François Cléret est né en Indochine en 1918. Alors qu’il fait ses études de médecine à Hanoï, la geurre éclate et il devient rapidement un farouche opposant au régime de Vichy et à l'occupation progressive du Vietnam par le Japon. Travaillant pour les services secrets américains, il se charge de cacher les pilotes américains abattus sur le territoire indochinois. Fait prisonnier en juin 1945, il est torturé par les Japonais.
Libéré, il reprend ses activités médicales avant de devenir l'émissaire du général Leclerc auprès d’Ho Chi Minh au début de la première guerre d'Indochine. Cependant, fin 1946, il rentre en France avec sa famille, convaincu que l’Indochine va obtenir à court terme son indépendance. Muté à Madagascar, il rencontre en janvier 1954, le sultan marocain Mohammed Ben Youssef (Mohammed V) qui vit là en exil avec une partie de sa famille et soigne son fils, le futur Hassan II. Reconnaissant, Mohammed V engage Cleret à son service et en fait son confident. Le médecin français restera treize ans au service de la monarchie marocaine jusqu’à l’indépendance.
Un livre sur l’affaire Ben Barka
A la mort de Mohammed V en février 1961, François Cléret devient le médecin personnel d’Hassan II. Mais, les rapports entre les deux hommes se dégradent au fil des années. Soupçonnant le souverain chérifien de vouloir l’éliminer parce qu’il connait trop de secrets, Cléret s’enfuit en France en juillet 1967, après ce qu’il pense être une tentative d’empoisonnement.
Parmi les secrets détenus par François Cleret, il y a l’affaire Ben Barka sur laquelle il est revenu en mars 2000, dans son livre « Le cheval du roi » (paru aux Presses du Midi). Le médecin y affirme sa conviction que le leader de l'opposition marocaine Mehdi Ben Barka a été tué accidentellement par le général Oufkir, alors homme de confiance du roi Hassan II. Enlevé le 29 octobre 1965 en plein Paris avec la complicité de policiers français, Mehdi Ben Barka avait été conduit dans une villa en région parisienne. Le lendemain le général Oufkir, relate Cleret, avait tenté de convaincre le leader de l'opposition marocaine de rentrer au Maroc. Devant le refus de Ben Barka, Oufkir s'était battu avec lui et l'avait accidentellement tué « d'une fracture du rachis cervical ». Le corps de Mehdi Ben Barka avait ensuite été découpé, puis ramené au Maroc, dans des valises diplomatiques, puis éparpillé et enterré dans plusieurs endroits secrets, affirmait ainsi le médecin français décédé en début de semaine et enterré dans l’intimité ce jeudi.
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