Antiquités
Le thème de la vigne, loin de s'user, se renouvelle chaque fois et réussit même à nous étonner. Quand il prend, par exemple, la forme d'un lustre géant à douze lumières des années 1930, composé d'une multitude de grappes et formant comme une tonnelle (4 500 euros chez Isabelle Klein).
A la Bastille, au fil des stands et sur le parvis qui sépare les 70 stands couverts des antiquaires des 280 baraques en plein vent des brocanteurs, le thème se décline en rudes outils, et dans une palette infinie d'objets précieux ou cocasses.
Et aussi dans le mobilier : certains buffets et armoires de mariage arborent le symbole chrétien de la vigne, des grappes entourent une écritoire suisse 1880, mais on verra surtout du mobilier de bar, ainsi que les verres, pichets et bouteilles qui l'accompagnent.
Les tastevins, pichets de faïence et bouteilles à sujets sont des objets classiques de collection, et aussi les tire-bouchons, d'autant plus cotés qu'ils sont précieux ou originaux : un tire-bouchon de nacre daté de 1726 se paye jusqu'à 3 800 euros et un marron XIXe sculpté d'une tête de chien est affiché 550 euros. Autre curiosité, la canne XIXe d'un promeneur prévoyant, équipée d'un tire-bouchon, d'un couteau et d'une scie vaut 2 200 euros.
On chinera à moins de 500 euros, et parfois à moins de 50, toutes sortes de faïences XVIIIe et XIXe, assiettes ou pichets, des grès populaires, des verres gravés, des bouteilles soufflées, des grappes décoratives de verre ou de Celluloïd, des affiches commerciales.
Le prix des tableaux et éléments décoratifs dépend de leur ancienneté, de leur qualité et de leur auteur (pour les tableaux). Compter 380 euros pour une tête de Bacchus en bois XIXe entourée de grappes.
Au coin de la rue
Des pampres et des grappes, il suffit aux Parisiens de lever la tête pour en voir, sculptés dans la pierre, quasiment à chaque coin de rue. Le photographe Edgar Clark s'est promené le nez au vent à travers les arrondissements de la capitale, captant dans son objectif des motifs de trumeaux, encadrements de portes ou de fenêtres, décors d'angles... Une soixantaine de ces photos sont exposées actuellement au musée du Vin.
Le quartier le plus riche est le XVIe, où les pentes de la colline de Chaillot étaient propices à la culture de la vigne. Il n'a rien découvert d'intéressant dans la rue des Vignes ni dans la rue Vineuse, alors que la rue Chernoviz et la rue Frémiet semblent avoir en revanche inspiré les sculpteurs. Les porches des églises et les vieux hôtels du Marais offrent un champ d'investigation intéressant. Rien en revanche à Montmartre, ni dans le XVIIIe.
Cette exposition originale se présente sous la forme de grands panneaux disséminés le long des voûtes qui abritent les collections du musée.
Salon antiquités et brocante, place de la Bastille, du jeudi 6 au dimanche 16 novembre. Ouvert chaque jour de 11 h à 19 h. Entrée :7 euros.
« Vignes de Pierre », musée du Vin, rue des Eaux (au fond de l'impasse), 75016 Paris. Jusqu'à la fin décembre.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature