Elections législatives
De très nombreux médecins brigueront les suffrages des électeurs les 9 et 16 juin prochain. Combien seront-ils exactement ? Le ministère de l'Intérieur devrait faire connaître incessamment la répartition des candidats par catégorie socio-professionnelle mais, compte tenu des données de l'élection de 1997 (plus de 200 médecins étaient partis à l'assaut des circonscriptions) et de l'inflation de candidats constatée cette année (un tiers de plus qu'il y a cinq ans), tout indique, d'ores et déjà, que ce seront plusieurs centaines de médecins qui vont concourir. Un chiffre qui confirme la forte participation du corps médical à la vie politique. Dans l'Assemblée sortante, 39 députés étaient médecins, soit 6,75 % des élus. Dans l'Assemblée élue en 1993, ils étaient encore plus nombreux : 50 médecins siégeaient, soit 8,6 % des députés. La différence entre ces deux pourcentages s'explique aisément dans la mesure où il y a traditionnellement un taux supérieur de députés médecins dans les partis de droite que dans les formations de gauche.
Dans l'Assemblée sortante les médecins étaient moins nombreux que les enseignants (plus d'une soixantaine), mais plus nombreux que les avocats ou que les hauts fonctionnaires.
Parmi les médecins qui se présentent, quelques-uns se sont éloignés de la médecine au fil des ans, pour se consacrer essentiellement à la politique où ils sont parfois devenus des ténors. C'est le cas de Philippe Douste-Blazy (UMP), qui se présente à Toulouse, de Dominique Voynet (Verts), qui se présente à Dôle, de Bernard Pons (UMP), qui affrontera Françoise de Panafieu dans une primaire sauvage à droite, à Paris, ou de Jean-François Mattei (UMP), à Marseille.
D'autres tentent de concilier médecine et politique en faisant une carrière plus locale (le Pr Jean-Michel Dubernard, à Lyon). D'autres encore viennent à la politique par le biais de l'engagement dans le syndicalisme médical, à l'instar du Dr Claude Maffioli, ancien président de la CSMF, à Reims (voir ci-dessous).
Si les médecins seront bien présents dans la bataille des législatives, la politique de santé et de protection sociale sera singulièrement absente d'une campagne électorale qui a été largement phagocytée par l'élection présidentielle et sera axée sur les problèmes de sécurité, de réduction des impôts ou de l'emploi. Si la politique devait être abordée lors de cette campagne, ce serait comme par effraction : des médecins généralistes, engagés depuis six mois dans une longue bataille pour le C à 20 euros et qui ne voient toujours rien venir, pourraient bien décider, en effet, de s'inviter dans le débat électoral.
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