Cette fois, c’est une certitude, l’Assurance-maladie jouera un rôle central dans la campagne… américaine ! Suite aux audiences la semaine passée devant la Cour Suprême, tous les regards sont en effet braqués sur la décision qui scellera en juin le sort de la réforme phare de la Maison Blanche. Sur le sujet, les ultraconservateurs du Tea Party croisent le fer avec l’administration démocrate. Et comme souvent Outre-Atlantique, la religion s’invite dans le débat, par exemple autour de la place de la contraception dans le panier de soins. Rien de tout ça chez nous évidemment où 60 ans de modèle social français en font presque un élément du patrimoine national : Liberté, Egalité, Sécu…
Dans cette campagne, on évoque plus qu’avant déserts médicaux, urgences hospitalières ou dépassements, ce qui est plutôt bon signe. La plupart des candidats font en revanche l’impasse sur les questions d’architecture et de financement. Trop techniques, trop anxiogènes, pas assez porteuses… Loin des estrades, c’est donc le mérite de deux récentes contributions que d’éclairer sur les scénarios post-électoraux. La première est signée par le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAM) qui rassemble décideurs et syndicalistes de la santé. La seconde par le nouveau « Think Tank Economie Santé » qui a réuni des experts de tous horizons. Émerge de ces réflexions, la nécessité de faire, sans tarder, de nouveaux choix de prise en charge et de recettes. Le Think Tank évoque deux pistes : l’une « solidaire » -100% Sécu pour les soins de base-, l’autre « responsable » avec une Sécu concentrée sur les défavorisés et l’entrée en lice des complémentaires. Au passage, les experts insistent aussi sur l’impératif d’équilibrer les comptes d’une année sur l’autre…
Passées les élections, il faudra faire aussi des choix de gouvernance. D’aucuns plaident pour un renforcement des moyens contractuels des Agences régionales de santé. Le prochain quinquennat devra aussi mettre le cap sur la prévention. Le Think Tank Economie Santé regrette ces plans de santé publique « trop nombreux, mal articulés, mal suivis ». Et pour le HCAM, la France souffre d’un déficit d’information. Pas moyen de savoir, ce que dépense, poste par poste, une même personne, ni d’agréger les dépenses de santé d’un ménage. Au Haut Conseil, on plaide enfin par un renforcement du parcours de soins, avec une valorisation de la coordination entre acteurs de santé. Tout un programme qui peine pour l’instant à se faire une vraie place dans les discours des candidats…
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