Son nom ne figurait pas dans le casting de départ. Mais le professeur Gérard Bourrel, directeur du département de médecine générale de la faculté de Montpellier, fait désormais également partie de la commission Legmann, chargée par le Président de la République d’établir un « état des lieux de l’attractivité de la médecine libérale » et d’élaborer « des propositions pour la renforcer durablement ». Cette nomination porte à trois le nombre de généraliste ou futur généraliste dans la commission avec Bérengère Crochemore, ex-présidente de l’Isnar-IMG, et toujours interne, et le Dr Patrick Vuattoux, ancien président de la fédération des maisons de santé de Franche-Comté (Femasac) et membre de MG France.
Contraint au « devoir de réserve », le Pr Bourrel qui fut, en septembre dernier, l’un des dix premiers professeurs titulaires de médecine générale voit néanmoins dans sa nomination l’intérêt porté à « l’universitarisation de la médecine générale ». Déjà interrogé par la même Bérengère Crochemore avec Guy Vallancien et Jean-Marc Juilhard pour leur rapport sur les « maisons de santé et pôles de santé » remis en janvier, il avait plaidé pour la recherche en soins primaires et pour que les maisons de santé deviennent des « terrains de stage privilégiés » ainsi que pour « un développement plus affirmé de la filière universitaire de la médecine générale ». Avec pour membres trois avocats des maisons de santé, nul doute que parmi les cinq ou dix préconisations concrètes attendues par le président de la République devraient figurer de nouvelles mesures en leur faveur.
Selon nos informations, les préconisations de la commission Legmann ne devraient pas se traduire par un « grand soir » de la médecine libérale. L’exécutif en attend des idées concrètes, précises et facilement traduisibles, soit dans la prochaine convention médicale, soit dans le prochain PLFSS, soit tout simplement via les décrets d’applications de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires ». Il pourrait s’agir de mesures pratiques sur la gestion du cabinet, la simplification administrative, ou l’installation. Sur ce dernier point, on pense à une révision de l’avenant 20 dont l’échec est patant. Si les questions tarifaires sont hors sujet, car relevant pour l’Elysée du domaine de la négociation conventionnelle, il n’est pas interdit à la commission d’avancer des propositions sur les nouveaux modes de rémunération.
Les consultations des syndicats médicaux ont déjà commencé. Mais piqués au vif par les déclarations de l’un des membres de la commission (voir ci-contre), la CSMF et le SML ont décidé de ne pas se rendre à l’invitation. L’Élysée attend un retour de copie d’ici à la fin du mois de mars. Au même moment est attendu le rapport confié à Raoul Briet sur les mesures envisageables pour tenir chaque année l’ONDAM. Ce verrouillage, actuellement envisagé sous forme de « stabilisateurs automatiques » devrait figurer dans le prochain PLFSS. Lettres-clés flottantes, franchises modulables ? A priori toutes les pistes peuvent être proposées par le rapporteur. Le chef de l’État en personne devrait annoncer ensuite rapidement les mesures retenues après ces deux rapports.
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