PAR LE Dr CATHERINE BOUREAU*
LA CHIRURGIE de la cataracte a subi des révolutions débutées il y a une vingtaine d’années avec l’apparition de la phacoémulsification.
Actuellement, différentes variantes techniques d’extraction du cristallin utilisent des micro-incisions d’environ 2 mm. L’implant est maintenant roulé dans un injecteur et peut être introduit dans l’oeil par la même micro-incision sans nécessité de suture finale.
Les machines sont devenues de plus en plus performantes. Le système d’aspiration est tel que toutes les cataractes, même les plus dures, peuvent être aspirées et émulsifiées. Les ultrasons peuvent être utilisés sur des modes différents (mode pulsé, mode oscillatoire) permettant d’extraire les cataractes les plus dures avec très peu de libération d’énergie, ou même simplement de l’eau pulsée pour les cataractes molles.
Le gain pour les patients est très important.
La petite cicatrice réduit le risque infectieux, en particulier chez les patients diabétiques, sous corticothérapie ou immunodéprimés. L’absence de complications peropératoires permet un résultat visuel très rapide dans les jours qui suivent l’intervention. Les patients en pleine activité peuvent reprendre une vie normale presque immédiatement. Elle est couramment pratiquée en ambulatoire à condition que le patient soit accompagné pour sa sortie et les 24 heures suivantes. L’utilisation d’une anesthésie topique, c’est-à-dire sans injection périoculaire, permet d’opérer les patients sous anticoagulants ou sous antiagrégants sans modifier leur traitement.
Une technique sûre.
L’extraction du cristallin par phacoémulsification est devenue une technique sûre. Des améliorations non négligeables ces deux dernières années ont permis d’obtenir un gain d’efficacité tout en diminuant le traumatisme chirurgical par réduction de l’utilisation des ultrasons et miniaturisation des incisions.
En cas de cataracte simple, c’est une chirurgie peu traumatisante, rapide et indolore, pouvant être pratiquée en ambulatoire chez les personnes accompagnées.
Elle peut donc être proposée à des patients fragiles, âgés, peu mobiles. On peut leur rendre une certaine autonomie et réduire leur isolement en améliorant la lecture et l’utilisation de la télévision.
Le résultat visuel est obtenu en quelques jours. Chez les patients plus jeunes, la reprise d’activité et la conduite automobile sont presque immédiates, l’arrêt de travail seulement de quelques jours, sauf cas particuliers.
Mais il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’une intervention intraoculaire et que ces résultats spectaculaires ne seront obtenus que si les règles de sécurité et de technicité sont respectées.
Implant intraoculaire souple de 10,5 mm, roulé dans un injecteur pour être introduit par une incision de 2,4 mm.
* Hôpital des Quinze-Vingts, Paris.
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