Exacerbations de Bpco
LE Pr PETER CALVERLEY (Liverpool) a rappelé que la bronchopathie chronique obstructive (Bpco) est l'une des maladies dont la fréquence augmente le plus dans le monde, où elle a provoqué plus de 2,5 millions de décès en l'an 2000. On estime à environ 600 millions le nombre de personnes atteintes de la maladie, chiffre qu'il faut accueillir avec circonspection, car la maladie est très largement sous-diagnostiquée. Certains experts pensent que la Bpco pourrait même devenir la troisième cause de décès et la cinquième cause d'invalidité dans les pays industrialisés vers 2020.
En France, la maladie est également largement sous-diagnostiquée, d'autant qu'elle étend son emprise au-delà des clichés habituels (le vieil homme fumeur) : 30 % des malades sont des femmes, 60 % ont moins de 65 ans et un quart sont encore en activité. Le taux brut de décès par Bpco est actuellement estimé à 26 pour 100 000, mais il devrait doubler d'ici 2020.
Des exacerbations très négligées.
L'un des problèmes vient du fait que le malade atteint de Bpco a trop souvent tendance à négliger pour ne pas dire nier sa maladie. La Blackpool Study qui a porté sur plus de 300 patients suivis pendant un an et dont les résultats ont été présentés à Glasgow montrent que si 61 % des patients ont présenté au moins deux exacerbations durant la durée de l'étude, le pourcentage de ceux qui ont consulté lors de ces exacerbations est beaucoup trop bas : 43 % quand il s'agit d'une exacerbation peu sévère et 52 % pour les formes plus graves.
Des chiffres qui inquiètent le Pr J. O'Reilly (Liverpool), car ces patients qui souffrent en silence risquent de payer cher leur négligence. En effet, plusieurs études ont montré que les exacerbations sont la cause la plus importante de morbi-mortalité, sans parler de l'impact considérable sur la qualité de vie et l'économie de santé.
Un constat qui a d'ailleurs conduit à la création d'une task force présidée par le Pr Bartholomé Celli (Boston) et se consacrant à l'information sur les conséquences des exacerbations de Bpco. Ce groupe entend, bien sûr, mieux informer les professionnels de santé et les patients, mais aussi définir de nouvelles approches d'organisation des soins en privilégiant les actions multidisciplinaires et favoriser l'utilisation optimale des outils diagnostiques et thérapeutiques à disposition des professionnels de santé.
« A ce titre, souligne le Dr John O'Reilly, il faut que les nouvelles approches thérapeutiques plus efficaces soient pleinement utilisées. » Cela s'applique tout particulièrement à Seretide Diskus associant 500 mg de fluticasone à 50 mg de salmétérol, spécialité qui a obtenu en 2003 son indication dans le traitement de la Bpco sévère (Vems < 50 %) chez des patients présentant des antécédents d'exacerbations répétées et des symptômes significatifs malgré un traitement bonchodilatateur connu.
A Glasgow, plusieurs études ont d'ailleurs confirmé l'efficacité de cette association, en particulier l'étude de Hunjan qui montre que l'association réduit, sur un an, de 30 % le nombre des exacerbations modérées à sévères et de 42 % le nombre de celles nécessitant la prise de corticoïdes oraux (p < 0,001), résultat supérieur à ceux obtenus avec le salmétérol seul ou avec la fluticasone seule.
D'après un symposium organisé par les Laboratoires GlaxoSmithKline.
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