De récentes enquêtes ont révélé un relâchement de la prévention qualifié de « préoccupant » par Bernard Kouchner et une reprise des pratiques à risque, notamment chez les jeunes. Face à ces constats les ministres de l'Education nationale et de la Santé « appellent à une remobilisation générale », qui passe notamment par le développement des actions de prévention dans les établissements scolaires. Ils ont ainsi organisé une table ronde, réunissant les représentants des parents d'élèves et les associations concernées par la lutte contre le SIDA (Sida-Info-service, Act-up, AIDES...) et l'éducation affective et sexuelle des jeunes. Une consultation qui s'inscrit dans le plan triennal de lutte contre le SIDA 2002-2004 qui doit renforcer cette éducation.
Mais il faudra attendre fin janvier-début février pour connaître les mesures destinées à « améliorer la pédagogie de la prévention » : elles seront annoncées dans le cadre du plan de santé à l'école actuellement en préparation dans les deux ministères.
Le ministre de l'Education a adressé le 28 novembre une circulaire aux recteurs et inspecteurs d'académie les appelant à développer « l'éducation à la sexualité, à la responsabilité, à la vie affective et au respect de l'autre » dans les collèges et lycées pour participer à la prévention du SIDA. Il y soulignait que les actions de prévention contre le SIDA pouvaient être liées à celles contre la violence scolaire, les exclusions et les discriminations.
La difficile pédagogie du risque
Lors de la réunion, Bernard Kouchner a souligné que la contamination par le VIH avançait maintenant plus rapidement parmi les personnes ayant des pratiques hétérosexuelles. Si les trithérapies ont fait baisser la mortalité des personnes infectées par le virus « de plus de 85 % », le SIDA tue toujours et ne peut pas être considéré comme une simple maladie chronique, a insisté le ministre de la Santé, qui a relevé « la difficulté à faire passer une pédagogie du risque » en France. Il s'est prononcé à titre personnel pour des campagnes au ton plus « réaliste » ne craignant pas la « dramatisation ». « On a toujours raison de mettre les points sur les I », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que le gouvernement ne l'avait pas suivi dans cette voie.
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