DES CHIRURGIENS américains et mexicains ont développé une nouvelle technique de réparation des anomalies urétrales, au moyen de cellules de vessie ensemencées sur une structure en tube à base de collagène. Le suivi à long terme chez 5 garçons ayant bénéficié de l’intervention montre que le nouvel urètre est perméable et redevient pleinement fonctionnel.
Les anomalies urétrales peuvent être congénitales, traumatiques ou liées à diverses pathologies. Pour les lésions mineures, la chirurgie plastique suffit, mais les défauts de continuité importants requièrent une greffe tissulaire. On utilise généralement du tissu muqueux prélevé au niveau des joues. Mais ces greffes, qui ont un taux de réussite moyen, sont en outre volontiers le siège de rétrécissements, qui peuvent se compliquer d’infections ou de dysurie.
A. Atala et coll. ont mis au point une nouvelle stratégie en utilisant, pour la reconstruction des tubes urétraux, des cellules de vessie. Dans l’étude qu’ils présentent (recul allant jusqu’à six ans), 3 garçons présentaient une interruption totale de 4 à 5 cm de l’urètre membraneux à la suite d’un traumatisme pelvien. Les 5 garçons étaient âgés de 5 à 14 ans au moment de l’intervention.
La première étape a consisté à prélever, par biopsie de la vessie, des échantillons cellulaires. Les chercheurs ont alors isolé les cellules musculaires lisses et les cellules endothéliales, qu’ils ont mis en expansion pendant six à huit semaines. Ils ont, dans un second temps, élaboré une structure en forme de tube (maillage à base de collagène et d’acide polyglycolique), ce qui a pris entre quatre et sept semaines. Les tubes ont ensuite été ensemencés par les cellules cultivées des patients, la face externe des tubes avec les cellules musculaires et la face interne avec les cellules endothéliales. L’incubation, d’une semaine, a été suivie par l’implantation des tubes chez les patients, effectuée après excision des segments défectueux d’urètre et des tissus cicatriciels.
Une fois en place, les cellules poursuivent leur expansion, comme en témoignent les biopsies faites au niveau des urètres reconstruits, dès le troisième mois. Les mesures fonctionnelles (flux et tests urinaires) confirment la qualité de la réparation, et l’absence de fuites nocturnes ou de difficultés à uriner permet d’exclure la survenue de rétrécissements urétraux.
The Lancet, 8 mars 2011.
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