« GRÂCE AUX ÉTUDES génomiques d’association, dans lesquelles nous recherchons au sein du génome humain des variations de gènes associées au risque d’obésité, nous avons pu identifier des variants de susceptibilité à l’obésité », explique au « Quotidien » le Dr Ruth Loos (Institut des sciences métaboliques, Cambridge, Royaume-Uni), qui a dirigé l’une des deux méta-analyses du consortium GIANT.
Ces deux nouvelles études ont conduit à la découverte de 18 loci supplémentaires pour l’obésité (indice de masse corporelle, IMC) et 13 nouveaux loci pour la répartition de graisse (rapport taille/hanche, RTH). Ce qui représente un immense bond en avant. Au total, 32 loci de susceptibilité à l’obésité et 14 loci modulant la répartition corporelle des graisses ont donc été identifiés à ce jour.
Au niveau de la population, ces nouveaux loci associés à l’IMC permettent d’identifier des individus très susceptibles à l’obésité et d’autres qui le sont peu. Les individus hautement susceptibles du fait qu’ils ont hérité de leurs parents de nombreux variants génétiques élevant l’IMC, pèsent en moyenne 7 à 9 kg de plus que ceux qui ont hérité de peu de ces variants. Toutefois, ces 32 variants ne peuvent pas fournir un test génétique pour prédire si un bébé développera ou non l’obésité.
Quant aux loci associés au RTH, pour le Dr Kari Stefanson (deCODE, Islande), « l’aspect peut-être le plus remarquable de ces résultats est que nous avons pu découvrir un aussi grand nombre de loci liés au RTH qui sont indépendants de l’IMC. La plupart des loci de l’IMC apparaissent affecter les processus centraux et neuronaux qui régulent la satiété et l’appétit. En revanche, les loci du RTH semblent être impliqués dans le développement et la distribution du tissu adipeux. Par conséquent, la génétique semble nous indiquer des différences biologiques entre deux composantes de la régulation du poids – combien de calories nous mangeons, ainsi que comment et où les calories sont stockées sous forme de graisse. Autre point intéressant, de nombreux loci du RTH montrent un effet nettement plus grand chez les femmes que chez les hommes, une distinction qui est beaucoup plus forte ici que pour n’importe quel autre trait ou maladie étudiés jusqu’à présent ».
« Nature Genetics », 10 oct. 2010, Consortium Giant, DOI: 10.1038/ng.685, DOI: 10.1038/ng.686.
Quotimed.com, le 11/10/2010
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