Des données récentes souligneraient les effets cardio-vasculaires potentiels –indépendamment du tabac- de la consommation de cannabis. Chez les sujets jeunes, les syndromes coronariens aigus (SCA) surviennent dans un contexte où les facteurs de risque classiques, en dehors du tabagisme et des antécédents familiaux- sont pratiquement absents. Une équipe toulousaine a étudié de façon prospective l'éventuelle relation entre la consommation de cannabis et la survenue d'IDM. Pendant un an les patients de moins de 45 ans admis pour SCA-ST ont bénéficié, parallèlement au bilan habituel des facteurs de risques, d'une recherche systématique de la consommation de drogues par l'interrogatoire et l'examen des urines. Parmi ces 44 cas (7.8% de tous les IDM), la consommation de cannabis pouvait avoir été un élément déclenchant selon les échelles de score d'imputabilité chez 10 patients (23%), des patients peu exposés par ailleurs aux autres facteurs de risque en dehors du tabac. Si une petite série ne permet pas de porter de conclusions définitives, elle devrait inciter à s'intéresser de plus près à la consommation de cannabis dans les IDM du jeune. Affaire à suivre !
Toujours dans le chapitre substances illicites, il existerait un lien entre mort subite du nourrisson et cocaïnomanie pendant la grossesse, hypothèse qu'avait déjà soulevé l'HAS. A Montpellier 9 grossesses de mères toxicomanes ont été suivies avec ECG, Holter et échocardiographie à la naissance chez le nourrisson. Sur ces naissances, on déplorait une mort subite, 3 ischémies transitoires avec ondes Q et sus –décalage de ST régressant sous inhibiteurs calciques. C'est la première fois qu'on met en évidence les anomalies électriques chez les enfants nés de mère cocaïnomanes et cette étude pilote devrait ouvrir la voie vers une étude analysant le lien éventuel avec la morbi-mortalité cardiaque néonatale.
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