LE RYTHME habituel des séances d’hémodialyse données aux patients en insuffisance rénale terminale étant de trois par semaine, il existe, au cours d’une semaine, deux intervalles interdialytiques de un jour et un intervalle de deux jours durant le week-end. Une étude américaine montre que cet « intervalle long » est associé à un risque de mortalité et d’hospitalisation non négligeable.
Afin de savoir si l’intervalle long (du vendredi au lundi ou du samedi au mardi) comporte une mortalité accrue, Robert Foley et coll. ont passé en revue les observations de patients hémodialysés chroniques, ayant trois séances hebdomadaires, en 2005-2008. L’objectif était d’analyser les événements survenant le jour de la séance de dialyse après un intervalle de deux jours, par rapport à ce qui se passe quand l’intervalle interdialytique est de une seule journée.
Les chercheurs ont pris en compte : la mortalité globale ; la mortalité de causes spécifiques déclinées en causes cardiaques, vasculaires, infectieuses ou autres ; la mortalité de causes spécifiques par arrêt cardiaque, arrêt du traitement de suppléance, infarctus du myocarde, septicémie et AVC ; enfin, le taux d’hospitalisations pour affections cardio-vasculaires.
La moyenne d’âge des patients était de 62,2 ans. Sur une période moyenne d’observation de 2,2 ans, les auteurs ont observé un décès chez 41,1 % des patients (17,4 % d’origine cardiaque, 2,7 % d’origine vasculaire, 4,8 % de cause infectieuse). Une hospitalisation s’est imposée pour infarctus du myocarde (9 % des patients), insuffisance cardiaque congestive (33,1 %), AVC (7,1 %), arythmie (25,9 %) et tout événement cardio-vasculaire (45,8 %).
Après un long intervalle, plusieurs événements étaient plus fréquents qu’après un intervalle interdialytique de un jour : la mortalité toutes causes (22,1 décès pour 100 personnes années versus 18) ; la mortalité de cause cardiaque (10,2 vs 7,5) ; la mortalité d’origine infectieuse (2,5 vs 2,1) ; la mortalité par arrêt cardiaque (1,3 vs 1) ; et les hospitalisations pour infarctus du myocarde (6,3 vs 3,9), insuffisance cardiaque congestive (29,9 vs 16,9), AVC (4,7 vs 3,1), arythmie (20,9 vs 11) et tout événement cardio-vasculaire (44,2 vs 19,7). Ces résultats incitent à penser qu’une dialyse quotidienne pourrait être préférable.
New England Journal of Medicine (22 septembre 2011).
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