En ces temps de dématérialisation sociale, le sentiment d’identité propre est mis à mal ; sur ce terreau, la souffrance morale plus facilement survenir. Trois critères sont nécessaires pour désigner un objet, qu’il s’agisse de douleur morale ou d’une autre maladie.
Il s’agit d’abord de déterminer des mécanismes physiopathologiques. La dépression est emblématique, associant douleur physique et psychique : plus fréquente chez les algiques chroniques, elle amplifie même les douleurs physiques …. et ces dernières peuvent masquer une dépression ; douleurs intriquées dont les mécanismes physiopathologiques sont objectivés à l’IRM par l’activation de la zone cérébrale de la douleur physique (cortex cingulaire antérieur) alors que la douleur “testée“ est psychique (exclusion sociale ou toute forme de destruction d’un lien à autrui). Sous morphine, antalgique de référence, cette sensation d’attachement, génératrice de détresse morale, disparaît.
Deuxième critère définissant la douleur psychique et son influence sur le pronostic : la forte association intensité de la douleur morale (mesurée sur une EVA) - idées suicidaires.
Dernière condition : l’enjeu thérapeutique. Les psychiatres ont recours à la morphine pour soulager une douleur psychique intense (et non l’angoisse qui l’accompagne) ; à l’étude encore, un anesthésique (la kétamine) ; enfin, au-delà de leurs probables effets sur la douleur psychique, on connaît l’efficacité des antidépresseurs sur les douleurs physiques de la maladie...
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