Congrès-Hebdo
Une unité neurovasculaire (UNV) ne se crée pas ex nihilo, la première étape du projet consiste donc à faire l'état des lieux de ce qui existe et à analyser les forces et les faiblesses de la structure déjà en place. Nécessairement exhaustive, cette étape implique la coopération des équipes médicales et administratives.
Une UNV étant d'abord une unité de lieu, il convient, dans un premier temps, de dédier, au sein d'un service de neurologie, un certain nombre de lits aux patients victimes d'un AVC. Ce nombre est assez facile à déterminer en fonction du bassin de population couvert par l'établissement. Idéalement, l'UNV doit être à proximité du plateau technique et du service des urgences, avec un accès facile au scanner et à l'IRM.
Les moyens humains
Créer une UNV suppose de disposer d'un nombre de médecins suffisant pour assurer les gardes ou les astreintes indispensables à la continuité des soins, un paramètre directement lié à l'effectif des équipes et à l'importance de l'établissement. Il est également indispensable de former l'équipe paramédicale. Les diplômes interuniversitaires de pathologie vasculaire cérébrale, qui actuellement se développent pour les internes et les praticiens, n'existent pas encore pour le personnel infirmier, qui doit acquérir sa formation au sein même des services. Par ailleurs, il faut souligner le déficit en kinésithérapeutes et orthophonistes, et l'absence d'ergothérapeutes et de neuropsychologues dans de nombreux services.
La filière de soins
Une UNV n'est pas un service isolé et son bon fonctionnement implique une coordination efficace entre l'amont et l'aval, c'est-à-dire les services qui gèrent l'urgence et les services où seront dispensés les soins de suite et de réadaptation.
L'utilisation du rt-PA est désormais autorisée au cours des trois premières heures de l'ischémie cérébrale, mais il faut pouvoir être en mesure d'en faire bénéficier les patients. Si l'UNV semble la structure la mieux adaptée à ce traitement, cela suppose que les patients y arrivent directement. Centre 15 et SAMU ont dans ce contexte un rôle déterminant à jouer dans l'orientation des malades. Pour des raisons diverses, beaucoup d'entre eux passent encore par les urgences, ce qui implique une collaboration étroite avec les urgentistes qui doivent acquérir le réflexe de l'extrême urgence devant un AVC de moins de trois heures. L'établissement de protocoles au niveau du SAMU et du service d'urgences, élaborés conjointement, est, selon M.-H. Mahagne, le moyen le plus efficace pour optimiser la prise en charge.
En aval, il est impératif de mettre en commun les compétences et de développer les échanges entre les professionnels afin de mieux exploiter les ressources existantes. La sortie doit être préparée dès le début de l'hospitalisation. L'assistante sociale a un rôle majeur en anticipant, avec l'équipe médicale et la famille, les possibilités de retour à domicile ou le transfert dans une autre structure.
D'après la communication du Dr Marie-Hélène Mahagne (UNV, CHU de Nice).
Une équipe multidisciplinaire
La création d'une unité neurovasculaire implique la collaboration de représentants de nombreuses disciplines dont l'intégration dans l'équipe est indispensable.
Le diagnostic d'accident vasculaire cérébral ne pouvant se faire sans imagerie, une unité neurovasculaire doit pouvoir y avoir accès 24 heures sur 24 et, par conséquent, être proche, et pas uniquement géographiquement, du service de radiologie. Un bilan cardiologique rapide est également indispensable, dans la mesure où il contribue à la fois à la prise en charge immédiate et à la prévention secondaire. La création d'une unité neurovasculaire implique donc la collaboration des neuroradiologues et des cardiologues.
Par ailleurs, selon Marie-Hélène Mahagne, il paraît important de « protocoliser » les modalités de réalisation des examens complémentaires si l'on veut remplir un des objectifs des unités neurovasculaires qui est de diminuer la durée du séjour hospitalier. Cela sous-entend d'avoir la possibilité de mettre en commun le plateau technique et de disposer de personnels en nombre suffisant, ce qui veut souvent dire davantage de moyens.
La réadaptation fonctionnelle devant être précoce et poursuivie dans les services de soins de suite et de réadaptation, il est important que les médecins rééducateurs soient impliqués.
Enfin, il va sans dire que les réanimateurs, les neurochirurgiens et les chirurgiens vasculaires doivent également faire partie de l'équipe.
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