De même qu'on a toutes les raisons de rester prudent devant le premier effort des Israéliens et Palestiniens pour se désengager de la violence, de même on ne saurait nier que les Américains sont parvenus à jeter un peu d'eau sur le feu proche-oriental.
Quand George W. Bush a vu que les engagements du sommet d'Aqaba se délitaient rapidement, il a envoyé sur place, et successivement, plusieurs diplomates, dont le dernier en date n'est autre que sa conseillère pour la sécurité nationale, Condoleeza Rice. Les Palestiniens ont fini par conclure entre eux un accord de cessez-le-feu valable trois mois et applicable dans la mesure où les Israéliens commencent à évacuer Gaza et une partie des territoires.
Le gouvernement israélien a déclaré avec vigueur qu'il n'était pas partie prenante à l'accord intrapalestinien, conclu entre le Premier ministre, Mahmoud Abbas, et deux groupes extrémistes. Cela ne l'a pas empêché de commencer à se retirer de Gaza et de Bethléem ; ni de confier aux Palestiniens la sécurité de ces deux secteurs.
Le Hamas et le Djihad islamique ont accepté la trêve, pas les Brigades d'El Aqsa (du Fatah de Yasser Arafat) qui, lundi, ont commis un attentat et tué un travailleur étranger. Le cessez-le-feu est affreusement précaire. Un attentat majeur conduirait les forces israéliennes à réoccuper les zones qu'elles auraient quittées. Toutefois, la confiance ne peut venir que des preuves : preuve que la violence diminue, preuve que l'armée israélienne s'en va. La grande négociation qui doit conduire à la création de l'Etat palestinien doit nécessairement s'appuyer sur une période longue et, on veut l'espérer, définitive, de retour au calme.
Les dirigeants israéliens sont les premiers à reconnaître que, s'ils ont tenté l'expérience, c'est sous une pression extrême des Etats-Unis. Ariel Sharon ne peut en aucun cas négliger le poids de son meilleur allié qui, par ailleurs, est la plus grande puissance mondiale. En tout cas, les Européens et la Russie, qui ne cessent de rappeler qu'ils sont eux aussi les signataires de la « feuille de route », n'auraient pas obtenu les concessions que M. Sharon a faites à M. Bush.
On est très loin de la paix, très loin d'une solution négociée. Mais la seule voie possible était la décrue de la violence. Ce premier résultat est à la fois mince et indispensable. Pour autant qu'il dure.
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