AU DÉPART, le scénario d’un débutant dans la partie, Russell Gerwitz. Avocat, puis homme d’affaires dans l’immobilier, il a voyagé à travers l’Europe et l’Amérique du sud et se plaît à raconter que c’est dans le Midi de la France qu’il a eu l’idée de base de « Inside Man ».
Une idée que l’on se gardera bien de dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir des surprises qui se succèdent pendant 2 h 10. En tout cas, le réalisateur de « Malcolm X », auquel le scénario est proposé par le producteur Brian Grazer (« Un homme d’exception », « Apollo 13 », entre bien d’autres), ne cache pas son plaisir. «Russel Gerwitz aborde ici “le film de braquage” sous un angle original et captivant. “Un après-midi de chien” est l’un de mes films favoris. Ce script en est un peu la version contemporaine. Je l’ai aimé et j’ai eu envie de le tourner.»
Un braquage, donc, dans une grande banque du côté de Wall Street. Au début du film, c’est le braqueur en chef (Clive Owen) qui raconte. Braquage, prise d’otages (une cinquantaine). Arrive le négociateur de la police, incarné avec intelligence et une désinvolture qui va bien avec le personnage par Denzel Washington. S’en mêle aussi le vieux propriétaire de la banque (Christopher Plummer) et une énigmatique femme de pouvoir (Jodie Foster).
Un échantillon humain et néanmoins new yorkais.
Outre le suspense, à tiroirs, comme on l’a dit, Spike Lee mène de main de maître, avec une visible délectation, son portrait de groupe, un échantillon soigneusement représentatif de la population new-yorkaise et de ses problèmes. Il y a le Sikh que l’on traite « d’Arabe », le policier raciste, le gamin noir qui a réponse à tout, le maire soumis à toutes les influences, l’immigré sans papier, etc., etc. Le metteur en scène joue en outre habilement sur plusieurs tableaux : il mêle le drame présumé et l’ironie dans la même minute, il se moque un peu du spectateur mais sans le cacher, il parodie l’air de ne pas y toucher les scènes de genre. Il embrouille les fils de manière invraisemblable et tout de même on marche.
Avec « Inside man », Spike Lee ne prétend pas révolutionner son pays ni le cinéma, même si beaucoup de petites piques portent. Reste le plaisir simple, mais rare, d’un bel et bon film.
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