Organisation cancérologique

De la recherche à l’innovation, vers une évolution inéluctable de la prise en charge

Publié le 06/12/2014
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Comme tout domaine thérapeutique, la cancérologie a besoin d’innovations pour améliorer la prise en charge des patients. Mais celles-ci peuvent prendre diverses formes et être tantôt soudaines, tantôt le fruit d’une lente évolution.

Quel est l’impact des évolutions technologiques et médicales sur le système de soins ? Question compliquée, voire insoluble. D’autant que, selon Thierry Philip, président de l’Institut Curie, « la science et la recherche doivent rester libres ». Pour preuve : « À l’instar du radium découvert par Marie Curie, nombre de découvertes peuvent trouver une application que leurs inventeurs ne pouvaient même pas imaginer. »

Il n’en demeure pas moins nécessaire d’établir un lien entre recherche fondamentale, recherche clinique et recherche appliquée. En particulier dans le domaine de la cancérologie. D’où l’intérêt de réunir sur un même site hôpital, centres de recherche et université. C’était d’ailleurs le but des centres anticancéreux – lorsqu’ils ont été créés en 1945 – et des centres hospitaliers universitaires en 1958. C’est désormais l’objectif des pôles de compétitivité qui associent les entreprises.

Des collaborations public/privé qui ont porté leurs fruits et « ont permis à la recherche en cancérologie de progresser », explique Patrick Errard, président du Leem (Les Entreprises du médicament). Et cette tendance devrait se confirmer, puisque « le cancer demeure une priorité incontestable pour les industriels du médicament ».

Innovations incrémentielles

Mais l’innovation n’est pas nécessairement le fruit d’une rupture, elle peut être tout simplement pragmatique. Des innovations majeures peuvent ainsi voir le jour à partir d’éléments déjà découverts. « C’est d’ailleurs souvent le cas dans le domaine des dispositifs médicaux, où les innovations sont plutôt incrémentielles et rarement de rupture », a rappelé le président du Snitem (Syndicat national de l’industrie des technologies médicales), Stéphane Regnault. La raison ? « Le cycle de vie de ces produits est assez court et excède rarement les cinq ans. »

Mais pour Christian Anastasy, directeur général de l’Agence nationale d’appui à la performance (Anap), « l’innovation peut aussi être organisationnelle, à l’instar de la chimiothérapie ambulatoire ». À condition toutefois de réunir tous les ingrédients nécessaires et en particulier la pluridisciplinarité et la collaboration interprofessionnelles. Conséquences : « Dans les établissements hospitaliers, le mode de fonctionnement a changé, les nouvelles pratiques ont été évaluées et la prise en charge des malades s’en trouve améliorée ».

SLM

Source : Décision Santé: 299