Souffrance et handicap
Cette manifestation irrationnelle assez banale peut devenir une grande souffrance et un handicap lorsque le sujet doit prendre l'avion par nécessité.
L'origine de cette peur est souvent liée à l'ignorance du fonctionnement des avions et de leur fiabilité, ainsi que de la compétence du personnel navigant. Certaines personnes renoncent à prendre l'avion uniquement par peur de l'accident, d'autres, claustrophobes, redoutent de se retrouver enfermées et/ou dans l'impossibilité de pouvoir se déplacer et d'avoir des réactions (palpitations, crise de panique…).
Signaler sa peur à l'hôtesse en montant dans l'avion, donner son numéro de siège, éviter de voyager seul sont des petits moyens qui peuvent aider le passager très anxieux.
Simulation
Des techniques de relaxation fondées sur la simulation des différentes phases de vol sont proposées dans des centres antistress aéronautiques*.
Les personnes travaillant à bord des avions (personnels navigants techniques ou commerciaux) sont très soigneusement sélectionnées, suivies au plan médical et contrôlées plusieurs fois par an. Les hôtesses et les stewards sont entraînés régulièrement à réagir aux moindres problèmes pouvant survenir au cours d'un vol.
Formation en secourisme
Leur formation en matière de secourisme, définie par la Dgac (Direction générale de l'aviation civile), comprend une formation initiale et un recyclage annuel. Cette formation est constituée d'une formation théorique, complétée par une formation pratique : gestes de secourisme dont l'utilisation du DSA (défibrillateur semi-automatique), recours à un médecin à bord et/ou par téléphone (Samu) et aussi formation à la neutralisation d'un passager agressif à l'aide de liens de contention afin d'éviter la dégradation d'une situation qui pourrait mettre en jeu la sécurité des autres passagers.
En cas d'urgence ou pour un motif grave, le commandant de bord qui a autorité sur toutes les personnes embarquées est habilité à prendre toutes les mesures susceptibles de sauvegarder la sécurité d'un ou de l'ensemble des passagers : retour à l'aéroport de départ, atterrissage d'urgence, déroutement…
Les patients psychiatriques
En ce qui concerne les patients psychiatriques qui souhaitent prendre l'avion, des conseils doivent leur être prodigués, certains étant communs à tous les passagers, d'autres devant prendre en compte les particularités des affections en cause. Certains patients doivent être accompagnés ; avant le vol, des échanges d'informations entre le médecin traitant et le médecin de la compagnie aérienne sur leur état de santé, leur stabilité clinique, la prise de médicaments permet une bonne mise en condition. Des protocoles d'accord sont indispensables pour certains passagers déficients mentaux ou atteints de maladie d'Alzheimer. Quant aux handicapés mentaux, ils peuvent, comme toute personne présentant un handicap stabilisé, disposer de mesures spécifiques leur permettant de prendre l'avion en toute sécurité.
Malaises
Les malaises survenant au cours des vols sont le plus souvent bénins puisqu'ils représentent environ 50 % des interventions du personnel de cabine (états anxieux légers, tétanie, spasmophilie, stress, abus d'alcool, prise de médicaments inadaptée ; seulement de 1 à 2 % des interventions sont liées à des troubles psychiatriques : angoisse sévère, surtout, mais aussi agitation, voire agressivité, hallucinations et même tentatives de suicide (sûrement favorisés par les circonstances de vol : attente, peur du vol, promiscuité, foule…). Les moyens médicamenteux disponibles à bord sont très limités ; c'est dire l'importance du rôle du médecin traitant face à un patient anxieux, voire un malade psychiatrique, qui envisage un voyage en avion.
Entretiens de Bichat, table ronde présidée par A. Martin Saint-Laurent (Cema, Roissy), modérateur : G. Solignac (CPEMPN, Clamart).
* Centre antistress d'Air France (contact : 01.41.56.47.56).
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