Une étude de phase III souligne le bon profil efficacité/tolérance d'une association de niacine à libération prolongée et d'un inhibiteur de flush.
CHEZ LES SUJETS à haut risque cardio-vasculaire, il est nécessaire d'aller au-delà de la baisse du LDL cholestérol obtenue avec une statine et de modifier le profil lipidique, notamment en augmentant le HDL cholestérol.
Le recours à la niacine (acide nicotinique) a pendant longtemps été limité par la survenue de flushes, touchant 90 % des patients et source d'interruption thérapeutique ou de posologies insuffisantes. Le développement d'une forme à libération prolongée a permis de réduire cet effet secondaire, mais de façon insuffisante pour obtenir une bonne observance chez un certain nombre de patients.
Développé par les Laboratoires MSD, Cordaptive associe la niacine à libération prolongée à un inhibiteur de flush, le laropiprant. Les bénéfices de Cordaptive sur le profil lipidique sont confirmés dans une étude de phase III, dont les résultats ont été présentés à Vienne. Cette étude en double aveugle montre également une moindre incidence des flushes sous Cordaptive que sous niacine à libération prolongée seule.
Plus de 1 600 patients, dont 65 % déjà traités par une statine, ont été randomisés pour recevoir soit Cordaptive (1 g/j), soit de la niacine à libération prolongée (1 g/j), soit un placebo. Après quatre semaines de traitement, les posologies de Cordaptive et de niacine à libération prolongée ont été doublées, pour atteindre 2 g/j.
L'analyse des taux lipidiques entre la 12e et la 24e semaine de traitement met en évidence, chez les patients traités par Cordaptive 2 g/j et recevant ou non une statine, une réduction de 19 % du LDL cholestérol ( versus 0,5 % sous placebo), de 22 % des triglycérides ( versus une augmentation de 3,6 % sous placebo) et une augmentation du HDL cholestérol de 19 % (réduction de 1,2 % sous placebo).
La survenue de flushes, analysée par l'échelle GFSS (Global Flushing Severity Score), est moindre dans le groupe traité par Cordaptive. Dans 69 % des cas, au cours de la première semaine de traitement, les patients n'ont signalé aucun flush ou des symptômes légers, comparativement à 44 % des sujets recevant la niacine à libération prolongée.
A la fin du traitement, la fréquence des flushes modérés à sévères était de 0,7 jour/semaine chez les sujets sous niacine à libération prolongée versus 0,2 jour/semaine chez ceux sous Cordaptive ou placebo.
Le nombre d'interruptions thérapeutiques en raison de cet effet indésirable a également été moindre : 10 % dans le groupe Cordaptive versus 22 % dans le groupe niacine à libération prolongée.
Il n'y a pas de différence statistiquement significative entre le groupe Cordaptive et le groupe niacine à libération prolongée en termes d'élévation des enzymes hépatiques ou de la créatine kinase (≥ 3 fois la limite supérieure de la normale). Aucun cas d'hépatite, de myopathie ou de rhabdomyolyse n'a été rapporté dans cette étude.
Pour le Dr John Paolini, département recherche cardio-vasculaire de Merck and Co. Inc., la réduction de l'incidence des flushes observée avec Cordaptive pourrait permettre de débuter le traitement directement à la posologie de 1 g/j, puis d'augmenter à 2 g/j en limitant les interruptions thérapeutiques dues au flushes.
D'après une conférence de presse organisée par les Laboratoires MSD.
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