LES JEUNES MÉDECINS ont fait voeu de silence. C'est à cette condition que le directeur de l'UNCAM a accepté la présence de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) et de l'Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) aux réunions conventionnelles qui se tiennent depuis le 16 juillet au siège de l'assurance-maladie. Les jeunes médecins avaient gagné le droit de participer à ces séances après leur mouvement de grève national à l'automne dernier contre la remise en cause de la liberté d'installation dans le PLFSS 2008. Lors des états généraux de l'organisation de la santé (EGOS), la ministre de la Santé leur avait garanti qu'ils seraient consultés lors des négociations conventionnelles. Étudiants et internes se sont pourtant présentés aux réunions sans avoir reçu d'invitation officielle de l'UNCAM. Peu importe. Les trois structures, quoique réduites au silence, sont satisfaites d'être présentes aux débats. « Observateurs indépendants », ils assurent qu'ils seront «très attentifs à la façon dont les conclusions des EGOS seront traduites dans le champ conventionnel». Ils l'ont rappelé à Frédéric Van Roekeghem, lors d'un entretien « bilatéral », lundi. L'accueil des syndicats seniors et du directeur de l'UNCAM a été «cordial», et l'ambiance générale des discussions est, de l'aveu même des jeunes, «bon enfant». La tournure des événements n'est pourtant pas conforme à leurs attentes. Alors qu'ils s'attendaient que les discussions sur la démographie médicale permettent de rappeler l'importance des mesures incitatives à l'installation, il fut uniquement question de contraintes inscrites dans le contrat « santé solidarité ». Internes et étudiants savent qu'ils ne sont pas à l'abri d'un «mauvais coup» de leurs aînés. «Nous avons un peu peur que, lors des discussions sur le secteur optionnel, les partenaires veuillent empêcher les jeunes de pratiquer des dépassements d'honoraires», confie Benoît Elleboode, président de l'ISNIH. Bérengère Crochemore (ISNAR-IMG) redoute que les mesures importantes se jouent lors des réunions bilatérales.
Anne-Laure Lepori, à la tête de l'ANEMF, souligne à quel point il est «frustrant et difficile de défendre ses intérêts quand on n'a pas la parole». «On envoie des textos à certains intervenants quand on n'est pas d'accord avec eux», lâche un représentant des jeunes.
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