REFERENCE
Deux types de mouvements involontaires
Association de myoclonies à une dystonie, la dystonie myoclonique associe ces eux types de mouvements involontaires dans des proportions variables. Toutes les variantes peuvent exister, du tableau dystonique presque pur au tableau myoclonique quasiment isolé. Le plus souvent, les myoclonies dominent légèrement le tableau clinique.
Le rassemblement de plusieurs maladies
Jusqu'à une époque assez récente, la dystonie myoclonique constituait un syndrome. Plus récemment, la connaissance du gène a entraîné le rassemblement de plusieurs maladies supposées différentes sous le même terme de dystonie myoclonique héréditaire. Initialement décrites par Lindelmulder (1933), les myoclonies essentielles héréditaires ont une transmission autosomique dominante e semblent être relativement rares. Les critères diagnostiques ont été établis par Mahloudji et Pikielny (1967) : début dans la première ou seconde décennie, sex-radio de 1, évolution bénigne compatible avec une vie active et une espérance de vie normale, transmission autosomique dominante avec pénétrance variable, absence d'épilepsie, de démence, d'ataxie sévère ou d'autres déficits neurologiques, EEG normal. Les myoclonies intéressent préférentiellement le cou, les bras et la ceinture scapulaire, parfois de façon asymétrique, à un degré moindre le tronc, plus rarement les mains, la face et les membres inférieurs. Elles sont présentes au repos mais sont exacerbées par l'action et le stress. Des manœuvres de sensibilisation permettent de les mettre plus facilement en évidence : écriture, calcul mental ; la sensibilité à l'alcool est un très bon élément diagnostic.
Les investigations neurophysiologiques sont peu spécifiques et plutôt en en faveur d'un générateur sous-cortical.
Tableau clinique non homogène
Bien que le tableau clinique soit relativement bien délimité, il n'est pas homogène. Dans un grand nombre de familles, des éléments dystoniques sont observés chez la plupart des sujets affectés. La dystonie affecte principalement les mains (sous la forme d'une crampe de l'écrivain) et le cou, plus rarement le tronc ou les membres inférieurs.
Il existe une grande variabilité de la pénétrance et de l'expression clinique au sein d'une même famille. Les myoclonies sont prépondérantes, parfois associées à une dystonie ou un tremblement.
Décrite pour la première fois en 1966 (Haerer et al.), la chorée héréditaire bénigne se caractérise par l'apparition dans l'enfance d'un tableau choréique non évolutif, de pronostic plutôt favorable, sans autre signe neurologique.
Néanmoins, en 2000, Schrag et al. ont fait expertiser les cas rapportés et le diagnostic a été modifié dans deux cas sur trois avec, dans un nombre non négligeable de cas, un nouveau diagnostic de « dystonie myoclonique ».
Toutefois, l'entité « chorée héréditaire bénigne » existe bien et son gène se trouve sur le chromosome 14q.
Enfin, en 1988, Quinn et al. ont suggéré que les myoclonies essentielles familiales et les dystonies myocloniques avec sensibilité à l'alcool étaient deux variantes d'une même maladie au spectre clinique large ; ils soulignent néanmoins que la confirmation de cette hypothèse ne pourra venir que de l'analyse génétique.
Dystonie myoclonique héréditaire
La dystonie myoclonique héréditaire a été véritablement individualisée en 1999 grâce à la mise en évidence d'un locus sur le gène 7q21-q31 puis en 2002 sur le chromosome 18p11. Le gène responsable est celui de l'epsilon-sarcoglycane et plusieurs mutations avec perte de fonction de ce gène ont été mises en évidence dans les différentes familles étudiées.
Paris. D'après la communication de F. Bassin (service de neurophysiologie clinique, hôpital Salengro, CHU de Lille) lors de la journée internationale sur les myoclonies.
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