LA NOTION de facteur de risque constitue le fondement de la prise en charge d'un patient, en particulier dans le cadre de la prévention secondaire. Cette notion a émergé à la suite des travaux relatifs à la surveillance régulière, année après année, de 5 000 habitants volontaires de la ville de Framingham, située à une trentaine de kilomètres de Boston (Massachusetts, États-Unis). Cette enquête épidémiologique, qui a commencé en 1948 et qui est toujours en cours, a permis de définir des paramètres constitutifs d'un accroissement du risque de maladie cardio-vasculaire. Des équations permettant de stratifier ce risque ont été établies en fonction de la valeur des « facteurs de risque » ainsi définis, en particulier le niveau de pression artérielle et des paramètres lipidiques. Ces équations ont longtemps été utilisées afin d'améliorer la précision de l'évaluation du risque, que la prise en compte d'un seul paramètre ne permettait pas d'évaluer convenablement.
Des données européennes devenues nécessaires.
Les outils objectifs validés permettant de calculer le risque cardio-vasculaire dans la population française ont longtemps fait défaut. La principale étude prospective française en la matière a été l'étude prospective parisienne. Menée dans les années 1970, elle ne concernaient que des hommes. Il est apparu que les équations réalisées à partir de l'étude de Framingham, valides dans une population d'origine anglo-saxonne résidant en Amérique du Nord, fournissaient un risque cardio-vasculaire surévalué pour la population française. C'est pourquoi le modèle américain de calcul du risque coronaire a été adapté aux conditions françaises en 1994, afin de tenir compte des différences entre les populations vivant aux États-Unis et en France. Cette adaptation a été rendue possible grâce à une étude épidémiologique réalisée en Ile-de-France, Prévention cardio-vasculaire en médecine du travail (PCV Metra).
Score, un projet européen.
Le fait que la grille d'évaluation du risque cardio-vasculaire dérivée de l'étude de Framingham n'était qu'imparfaitement adaptée aux populations européennes a conduit la Société européenne de cardiologie a entreprendre l'élaboration d'une grille d'évaluation du risque cardio-vasculaire adaptée à la population européenne. Ce projet européen, baptisé Score (Systematic COronary Risk Evaluation), a consisté à construire des tables de risque à partir de douze études épidémiologiques réalisées en Europe et représentant un suivi global de 2,7 millions d'années/personnes. Deux grilles ont été élaborées : l'une adaptée aux pays d'Europe du Nord (à risque cardio-vasculaire élevé) et l'autre aux pays d'Europe du Sud, dont la France (à risque cardio-vasculaire moindre). La grille de risque du projet Score permet d'estimer le risque cardio-vasculaire global, c'est-à-dire, permet de fournir, avec une probabilité acceptable, le niveau de risque cardio-vasculaire d'une personne à partir de quelques paramètres très simples : âge, sexe, statut tabagique, cholestérolémie totale, niveau de pression artérielle systolique. Ces tables devraient dorénavant entrer dans le cadre de la pratique clinique quotidienne pour permettre l'évaluation du risque cardio-vasculaire individuel.
D'après un entretien avec le Dr François Dievart, Dunkerque.
Amphis en cardiologie « Du risque cardio-vasculaire à la prise en charge du coronarien : ce qui a changé ». Mercredi 16 mars de 10 heures à 16 heures.
Pour s'inscrire : www.lemedec.com ou secretariat@lemedec.com.
Renseignements : 0.800.204.408.
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