ON L’AVAIT souhaitée et attendue avec impatience, l’entrée au répertoire de cette « Dame aux camélias » créée par John Neumeier en 1978 pour le Ballet de Stuttgart et pour son interprète adorée Marcia Haydée.
A l’Opéra de Paris où le chorégraphe américain, aujourd’hui patron du Ballet de Hambourg, est apprécié à sa juste valeur, cette pièce maîtresse de son itinéraire chorégraphique, d’après le roman d’Alexandre Dumas fils, entièrement réglée sur la musique de Chopin, contemporaine de l’action, prend naturellement sa place et quatre distributions différentes se parta- geaient cet admirable spectacle dont une seconde série aura lieu en septembre.
Neumeier, en restant très proche du roman, mêle habilement son déroulement aux grandes lignes de « Manon Lescaut » de l’abbé Prévost évoquée sous forme d’un « ballet dans le ballet » dont les personnages hantent la mémoire de l’héroïne. La chorégraphie, très complexe, est riche en portés savants et enchaînés posant certains problèmes aux danseurs du ballet. Les duos entre Marguerite et Armand sont de pures merveilles de psychologie et même si Aurélie Dupont et Manuel Legris forment un couple un peu disparate, ils savent émouvoir à tout moment de ce drame romantique.
Michael Denard, Laurent Novis, Isabelle Ciaravola et José Martinez dans les rôles secondaires sont absolument parfaits. Il ne faudra pas manquer la reprise pour voir comment s’en tirent de plus jeunes étoiles.
Inusable « Boléro ».
C’est avec des oeuvres bien différentes qu’a été réalisée la « Soirée Béjart » présentée sur la scène bastillane.
Si « le Mandarin merveilleux » (1992), défendu au mieux par le trio Kader Belarbi, Wilfried Romoli, Alessio Carbone, n’a pas vraiment très bien vieilli, c’est une bénédiction en regard de « Variations pour une porte et un soupir », chorégraphie aléatoire créée par Béjart en 1963 sur l’éponyme musique « concrète » de Pierre Henry. Les danseurs du Ballet (Belarbi, Carbone, Paquette, Isoart…) se tirent de ce jeu savant d’improvisations avec les honneurs dus à leur versatilité stylistique. Mais que cette musique date et quelle curieuse idée que cette entrée au répertoire d’un si vieux cheval de retour ! Béjart a dix fois mieux dans ses cartons pour peupler les soirées en son hommage, largement méritées et attendues.
Le « Boléro » (1961), classique absolu et qui a tenté tous les grands danseurs, de Jorge Donn à Patrick Dupont, de Claude Bessy et Jacqueline Rayet à Sylvie Guillem et Marie-Claude Pietragalla et même l’immense Maya Plissetskaïa (comme on peut le voir dans le DVD que lui consacre EuroArts), en est l’exemple parfait. Cette série a permis à Nicolas Le Riche, Stéphanie Romberg et Marie-Agnès Gillot de triompher dans la version avec un cercle d’hommes au pied de la table. On ne peut cacher la déception de la performance parfaite techniquement, mais excessivement froide et si peu sensuelle qu’en a donnée cette dernière.
Vello Pähn a dirigé autant les pièces de Bartók que de Ravel à la tête d’un orchestre de l’Opéra de Paris des grands soirs.
Opéra de Paris : 0.892.89.90.90 et www.operadeparis.fr. Ouverture de la saison au palais Garnier avec « la Dame aux camélias » les 18.20.21 et 27 septembre à 19 h 30 ; les 23, 24 et 30 à 14 h 30 ; les 23 et 30 à 20 h.
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