PARMI les études présentées, deux concernaient l'exemestane (Aromasine), un inhibiteur irréversible de l'aromatase, indiquée dans le cancer du sein localement avancé ou métastatique après échec du tamoxifène.
L'une devait étudier l'efficacité (survie sans progression) en première ligne, chez des femmes ménopausées présentant un cancer du sein localement avancé ou métastatique, de l'Aromasine. Multicentrique et randomisée, elle comparait l'exemestane 25 mg au tamoxifène 20 mg chez 382 femmes sélectionnées (récepteurs hormonaux positifs ou inconnus, état général conservé, ménopausées, absence de traitement hormonal antérieur en palliatif, tamoxifène en adjuvant plus de six mois avant l'entrée dans l'étude). En décembre 2003, 286 événements (progression ou décès) étaient survenus, dont 136 décès. Mais l'efficacité de l'exemestane en première ligne était démontrée avec une survie sans progression de 10,9 mois vs 6,7 mois, une réponse complète de 7,4 % vs 2,6 %, partielle de 36,8 % vs 26,6 %. Les bouffées de chaleur étaient moindres avec l'exemestane.
L'autre étude portait essentiellement sur l'impact d'un traitement de deux ans (25 mg par jour d'exemestane) sur le métabolisme osseux versus placebo (étude rare) chez des femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce, à faible risque de rechute, ayant subi une chirurgie radicale et/ou une radiothérapie, dont la DMO présentait au maximum 2 DS. L'impact sur la DMO a été nul sur le rachis lombaire, faible sur le fémur, sans majoration du nombre de fractures. Cette étude souligne l'absence d'effet majeur sur l'os de l'exemestane, déjà repéré dans une étude comparative avec le tamoxifène chez des femmes ménopausées ayant un cancer du sein hormonosensible.
Deux études présentées concernaient un inhibiteur des récepteurs à la tyrosine kinase, le SU11248, un produit en développement des Laboratoires Pfizer : en deuxième ligne du cancer du rein métastatique après échec d'une première cytokine ; dans les Gist (gastro-intestinal Stroma Tumor).
Quatre récepteurs ciblés.
Le SU11248 a la particularité de cibler quatre récepteurs : le Vegfr (Vascular Endothelium Growth Factor Receptor), le Pdgfr (Platelet-Derived Growth Factor Receptor), le KIT et le FLT3. Propriétés qui confèrent à SU11248 un effet antitumoral et un effet antiangiogénique. Testé sur 63 patients ayant un cancer du rein métastatique, traités sans résultat par des cytokines, le SU11248 - administration quotidienne de 50 mg (voie orale) pendant quatre semaines ; repos de deux semaines ; nouveau cycle - a montré une efficacité exceptionnelle sur ce type de pathologie. Le taux de réponse objective (complète et partielle) a été de 33 % (n = 21) ; une stabilisation pendant plus de trois mois a été observée chez 23 patients (37 %). Le temps médian jusqu'à progression est de 8,3 mois et la survie à un an de 65 %. Ce résultat est associé à une bonne tolérance.
D'autres études avec le prometteur SU11248 sont en cours.
Une étude phase I/II multicentrique a été conduite chez des patients (92) atteints de Gist progressant sous imatinib, présentant plusieurs sites métastatiques. Avec un traitement quotidien de 50 mg de SU11248 par voie orale pendant quatre semaines, une réponse partielle a été observée chez 8 patients (7 %), une stabilisation chez 53 patients (58 %), soit un bénéfice clinique dans 65 % des cas. La tolérance est acceptable. On peut considérer que l'on est devant une bonne réponse chez des patients sans ressource thérapeutique. Les études vont se poursuivre, en particulier au niveau des mutations génétiques, où une corrélation entre le niveau de mutations et la réponse au traitement a été retrouvée (80 % de bénéfice clinique chez les malades avec une mutation de l'exon 9 du c-KIT, 14 % chez ceux avec une mutation de l'exon 11).
Point presse des Laboratoires Pfizer sur les dernières actualités du 40e Congrès de l'American Society of Clinical Oncology (Asco).
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