A L'OCCASION du symposium Isrviv (IX International Symposium on Respiratory Viral Infections), des chercheurs du Laboratoire GSK ont présenté trois études qui prouvent que le vaccin prépandémique adjuvé en cours de développement peut permettre une immunité croisée contre différents types de virus H5N1. La première étude présentée fait suite aux travaux préliminaires déjà effectués chez l'homme. Dans la cohorte de 400 volontaires sains vaccinés avec différentes concentrationS antigéniques d'un vaccin adjuvé ou non élaboré à partir du virus H5N1 Vietnam, les auteurs ont déjà prouvé qu'il est possible d'obtenir une concentration efficace d'anticorps neutralisants contre le virus injectéE, même lorsqu'une très faible quantité d'antigène est injecté (3,8 µg dans le cadre du vaccin adjuvé).
Le travail présenté le 5 mars à Hong Kong va plus loin. Il prouve que les anticorps obtenus avec le vaccin adjuvé peuvent être efficaces contre un autre type de virus H5N1, la souche Indonesia de clade 2, qui circule dans le monde depuis le début de l'année 2005. En utilisant des tests de neutralisation pour mesurer la réponse immunitaire croisée, les auteurs ont prouvé qu'il existait, 21 jours après la deuxième dose vaccinale, une telle réaction chez 77,1 % des sujets vaccinés avec le vaccin 3,8 µg adjuvé, contre 67,4 % avec la dose de 7,5 µg adjuvée. Dans le groupe vacciné avec un antigène non adjuvé, le taux de séroconversion était inférieur à 3 %.
Les testS d'inhibition de l'hémagglutinine ont donné des résultats qui vont dans le même sens : présence d'anticorps séroprotecteurs détectables à J42 chez 20 % des sujets vaccinés avec la dose de 3,8 µg adjuvée et chez 32 % des personnes qui avaient reçu la dose de 7,5 µg adjuvée contre 0 % de ceux vaccinés avec la forme non adjuvée.
Deux autres études sur le vaccin prépandémique ont été présentées au cours du même congrès. ElleS avaient trait à l'évaluation de la protection invivo chez l'animal du vaccin adjuvé, H5N1 Vietnam contre ce même virus et contre le virus de clade 2 H5N1 Indonesia.
Chez le furet, la vaccination utilisant 15 µg d'antigène adjuvé utilisé deux fois à 21 jours d'intervalle a permis de façon systématique une protection contre le virus H5N1 Vietnam sauvage puisque aucun animal n'est décédé après le contact viral qui a eu lieu quarante-neuf jours après la première injection vaccinale. Par ailleurs, par rapport à des furets témoins, le taux d'excrétion virale chez les animaux vaccinés était réduit de 65 à 75 % dans les prélèvements pulmonaires ou trachéaux.
Mais ce qui semble plus important encore, c'est que les furets vaccinés ont tous survécu à la mise en contact avec l'autre type de virus H5N1 actuellement circulant, le virus Indonesia. Et, une nouvelle fois, le taux d'excrétion virale était diminué chez les animaux vaccinés avec le vaccin adjuvant par rapport aux témoins. Pour les auteurs, «cette étude démontre que le vaccin adjuvé pourrait conférer une protection contre des virus d'une autre clade, mais des études complémentaires sont nécessaires pour prouver que cette immunité croisée peut exister avec d'autres souches H5N1 que celle testée actuellement».
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