Une résolution du Conseil de l'Europe

Davantage de moyens pour la santé mentale

Publié le 28/06/2005

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LE CONSEIL DE L'EUROPE appelle ses 46 Etats membres à intégrer la santé mentale dans leur politique de santé et à veiller au respect des droits des personnes atteintes de troubles mentaux.
Comme l'explique au « Quotidien » l'auteur de la résolution adoptée par les parlementaires du Conseil, l'ancien ministre de la Santé Claude Evin, « il n'y a pas un pays en Europe qui ne rogne sur la santé mentale ». De plus, les politiques de désinstitutionalisation n'ont pas toujours été dotées des moyens budgétaires nécessaires. Comme dans de nombreux autres domaines de la santé, ce sont les anciens pays de l'Est qui ont le plus de mal à soigner dignement les malades mentaux : certains ont été récemment épinglés par le Comité européen de prévention de la torture pour avoir, par exemple, attaché des patients faute de personnel suffisant pour les surveiller.
Si les problèmes sont moins criants en Europe de l'Ouest, d'autres questions restent en suspens, comme celui des hospitalisations d'office : la France est l'un des derniers pays où celle-ci est décidée par le préfet, et non par la justice, et ce sujet mérite peut-être une réflexion, estime Claude Evin.
Le rapport émet en outre différentes suggestions pour améliorer l'organisation des soins, y compris par une meilleure articulation entre les structures de santé mentale et les autres professionnels de santé, libéraux ou institutionnels. Les patients et leurs proches devraient être associés, eux aussi, à l'élaboration de la politique de santé mentale. Il importe par ailleurs de sensibiliser l'opinion publique à ces questions, afin d'éviter la stigmatisation des malades. Enfin, le rapport s'inquiète de l'augmentation du nombre de suicides, de la consommation d'alcool et de drogues : selon Claude Evin, le problème de l'alcool chez les jeunes pourrait et devrait faire l'objet d'actions européennes concertées, comme cela est déjà le cas pour le tabac.

> DE NOTRE CORRESPONDANT DENIS DURAND DE BOUSINGEN