15 000 patients n’auraient pas de médecin traitant dans l’Yonne. C’est en partant de ce constat lié à une démographie médicale vacillante, que le centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville de Sens a eu l’idée d’un partenariat avec SOS Médecins pour tenter de remédier au problème.
Sur le papier, l’idée est simple. Il s’agit, dans le cadre d’une expérimentation durant un an, de donner à l’association d’urgentistes libéraux le statut de « structure traitante », qui permettrait aux praticiens qui y travaillent de suivre régulièrement eux-mêmes des patients dépourvus de médecin traitant.
« Le CCAS se chargerait d’identifier environ 200 personnes, prioritairement âgées, souffrant de maladies chroniques, dépendantes ou en situation de précarité », précise Yves Colin, directeur du centre communal. Ces patients seraient visités par SOS Médecins qui deviendrait leur structure référente. « Un médecin de SOS ne peut pas être médecin traitant, explique le Dr Jean-Luc Dinet, responsable de SOS Médecin à Sens. Il faut donc que ce soit la structure qui soit traitante. Fort heureusement, nous disposons d’un outil informatique nous permettant d’avoir des dossiers patients partagés ».
Engagement ministériel
Marie-Louise Fort, députée-maire de Sens, a récemment posé dans l’hémicycle la question de l’agrément de SOS Médecins en tant que structure collective traitante. Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie, s’est engagée à ce que l’agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne trouve une solution rapide en ce sens, sous la forme d’une expérimentation intégrant SOS.
L’association d’urgentistes est prête à démarrer très rapidement en renonçant au forfait annuel médecin traitant pendant la durée de cette expérimentation. « Si elle est concluante, nous souhaiterions la généraliser à tous les secteurs où nous sommes présents, et où existent des difficultés à disposer d’un médecin traitant », ajoute le Dr Dinet. Dans ce cas, une modification législative serait nécessaire afin de faire de SOS Médecins une structure traitante pérenne à part entière (aujourd’hui, le code de la Sécu impose de désigner un médecin traitant individuel).
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