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Dans le Var, les médecins vont sanctionner financièrement les patients qui posent des lapins

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Publié le 13/01/2023
Face au phénomène de rendez-vous non honorés, certains médecins du Var ont décidé de mettre en place un système de pénalités financières.

Crédit photo : GARO/PHANIE

2023 est l’année du lapin mais, pour les généralistes, c’est malheureusement tous les ans. Et dans un contexte de démographie médicale tendue, les rendez-vous non honorés représentent un vrai point noir pour les praticiens. L’Assurance maladie évalue à environ 15% le nombre de consultations perdues. Les spécialités peuvent être impactées différemment, mais dans le Grand Est par exemple, une enquête récente de l’URPS-ML montrait que les généralistes subissaient en moyenne quatre « lapins » par semaine.

Les médecins appellent souvent à la mise en place de mesures pour lutter contre ce phénomène, et dans le Var ils ont décidé de passer à l’action.

La question de la pénalité financière est régulièrement une piste évoquée, mais sa mise en place nécessiterait une mesure règlementaire. D’après un article de France Bleu, les médecins du département ont trouvé comment contourner le problème.

« Certains syndicats prônent une facturation de la consultation qui n'a pas été honorée. En l'état actuel des textes, cela n'est pas possible. Nous ne pouvons facturer qu'un acte qui a été réalisé. En revanche, ce qu'il est possible de faire, c'est de pratiquer lors de la visite suivante un dépassement exceptionnel de quelques euros à la discrétion du médecin, qui ne sera pas pris en charge par la Sécurité sociale », détaille le président du Conseil de l'Ordre des médecins du Var, le Dr Jean-Luc Le Gall, généraliste à Toulon.

Certains praticiens ont donc déjà prévenu leurs patients de la mise en place de ce dispositif. D’autres se contentent pour le moment de limiter la prise de rendez-vous aux patients déjà connus du cabinet, qui ont un dossier ou qui ont déjà eu rendez-vous au moins une fois. Certains blacklistent aussi les patients recidivistes.

« C'est clair que c'est une limitation d'accès aux soins, mais nous sommes obligés de faire comme cela », avance le Dr Le Gall.


Source : lequotidiendumedecin.fr