DANS LE département du Gard, entre minuit et 6 heures du matin, douze actes de permanence des soins (PDS) sont effectués chaque nuit en moyenne. Selon le Dr Marianne Dutems, présidente de la Fédération des médecins de France (FMF) pour le Gard, la moitié de ces douze actes est prise en charge par des structures de type SOS-Médecins et trois actes sont pris en charge par des médecins libéraux dans le cadre de leur tour de garde. Les trois actes restants sont assurés par les médecins traitants, en dehors du cadre général de la PDS. Dans le même temps, note le Dr Dutems, le service public dispose pour cette zone d'un grand nombre de réponses possibles, comme sept gardes ambulancières, un Samu, deux Smur, des casernes de pompiers, des médecins urgentistes, et une structure d'accueil privé en Upatou (unité de proximité d'accueil de traitement et d'orientation des urgences).
Le « régulateur-effecteur », nouvelle spécialité.
Malgré cette offre de soins, il a été décidé, à la suite de la dernière réunion du comité départemental de l'aide médicale urgente et de la permanence des soins (Codamups), de créer pour la nuit profonde (de minuit à 6 heures) un vaste secteur autour de la ville d'Alès, couvrant des distances pouvant aller jusqu'à 50 km, et d'y placer un médecin effecteur de garde pour assurer des visites à domicile. Même schéma, toujours selon le Dr Dutems, pour la couronne de l'agglomération nîmoise, où un médecin effecteur devra à la fois assurer les visites à domicile et la régulation des appels. Pour le Dr Dutems, « le régulateur-effecteur volant est une nouvelle spécialité gardoise dont le statut juridique et assurantiel reste flou et incertain ».
Pourtant, assure-t-elle, d'autres solutions existent : les chefs de service des urgences des hôpitaux d'Alès et de Bagnols, ainsi que la clinique de Ganges étaient d'accord pour prendre le relais des libéraux passé minuit sur leurs propres secteurs. Mais le Codamups aurait émis son veto. Si bien que, pour le Dr Dutems, « le maintien de la présence de généralistes de minuit à 6 heures sur ces zones ne relève que d'une volonté idéologique administrative que nous ne pouvons que refuser en tant que libéraux ». Elle rappelle que les 300 généralistes exerçant sur ces secteurs de garde assurent en moyenne 6 000 actes par jour aux heures ouvrables de leurs cabinets et que, dans les secteurs éloignés, ces mêmes libéraux « ont accepté de prendre en charge les actes vitaux pour pallier la carence et l'éloignement du Samu ou du Smur en devenant médecins correspondants Smur (MCS) ». Pour la présidente de la FMF du Gard, « il n'y a aucune volonté de défection (de la part des médecins libéraux) , mais ni plus ni moins la volonté d'être présents lorsqu'on a besoin d'eux ». Le Dr Dutems précise que la FMF n'a pas signé le nouveau schéma de PDS pour le Gard et invite les médecins libéraux à ne pas se porter volontaires pour y participer.
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